Vague de violences meurtrières sur la côte syrienne : un massacre confessionnel en pleine ascension

1 500 morts en trois jours : l’horreur sur la côte syrienne

Depuis le 6 mars 2025, la côte syrienne a plongé dans l’horreur avec une vague de violences inédite, après l’arrivée au pouvoir du groupe islamiste HTS. Des hommes armés soutenant ce nouveau pouvoir ont ciblé principalement les civils de confession alaouite, une branche de l’islam associée à l’ex-dictateur Bachar al-Assad. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 973 civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués en trois jours. Ce bilan tragique s’ajoute à un total de 1 500 morts, incluant des membres des forces de sécurité et des combattants pro-Assad, tués lors de ces affrontements violents.

Des exécutions ciblées et des massacres méthodiques

Les violences ont été déclenchées par une attaque sanglante à Jablé, près de Lattaquié, le berceau de la minorité alaouite, où les partisans du régime déchu ont visé les forces de sécurité. La riposte des autorités a renforcé les troupes dans les provinces voisines, mais ce sont les civils qui ont payé le plus lourd tribut, fuyant leurs foyers pour échapper à des massacres de plus en plus méthodiques. Des témoignages poignants de survivants, comme celui de Rihab Kamel, qui a vu des rues pleines de cadavres à Banias, illustrent la brutalité de cette campagne de terreur.

La violence a frappé particulièrement fort dans des villes comme Banias et Jablé, où des groupes armés ont exécuté des civils et commis des atrocités. Samir Haïdar, qui a échappé de peu à la mort, raconte que des hommes armés ont abattu tous les membres de sa famille. Dans d’autres régions comme al-Haffah, des civils ont été tués sans distinction. Certains corps ont même été jetés à la mer ou enterrés dans des fosses communes, ajoutant à l’horreur de la situation.

Le massacre confessionnel et la solidarité malgré tout

Le caractère confessionnel des massacres est évident, les assaillants posant la question fatidique aux points de contrôle : « Êtes-vous alaouites ? » Cette violence, qui ne se limite pas à la communauté alaouite, a également visé de nombreux chrétiens innocents, selon des témoignages du patriarche orthodoxe d’Antioche. La situation a révélé une fracture profonde au sein du pays, exacerbée par les rivalités religieuses et politiques.

Malgré ces atrocités, des actes de solidarité émergent, avec des Syriens de différentes confessions qui s’entraident face à la haine. Cependant, l’identité des assaillants reste floue, certains témoignant d’hommes qu’ils estiment être des combattants étrangers, tels que des Ouzbeks ou des Tchétchènes. L’ONU, les États-Unis et la communauté internationale ont condamné ces violences, appelant à une enquête sur ces exactions. Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, a promis de poursuivre les responsables de ces crimes et d’ouvrir une commission d’enquête pour rendre justice.

Malgré les promesses de stabilité, le pays reste en proie à une violence intense, exacerbée par les tensions entre factions et la fragilité du gouvernement. Les violences sur la côte syrienne témoignent de la fragilité du pouvoir en place, soutenu par des jihadistes radicaux qui considèrent la communauté alaouite comme un ennemi, et d’une situation qui semble loin d’être résolue.