Martine Aubry quitte la mairie de Lille après 24 ans de mandat

Une transition pensée pour assurer l’avenir de la ville

Dans un entretien avec le journal Le Monde, la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, a annoncé sa démission effective à la mi-mars, mettant fin à près d’un quart de siècle à la tête de la ville. Élue pour la première fois en 2001, elle avait succédé à Pierre Mauroy et avait été réélue à trois reprises, façonnant durablement Lille avec des politiques centrées sur la solidarité, la culture et le développement urbain. “J’ai encore de l’énergie et des idées pour Lille, mais le temps est venu de passer la main à une nouvelle génération, avec sérénité, mais non sans émotion”, a-t-elle confié lors d’une conférence de presse.

Cette annonce intervient un an avant les élections municipales de 2026, un choix stratégique visant à préparer au mieux la transition pour son successeur et à stabiliser l’équipe en place. “Mes proches savaient que je souhaitais partir un an avant les municipales pour laisser le temps à la nouvelle équipe de s’organiser”, a précisé l’élue.

Arnaud Deslandes, un héritier de confiance

Martine Aubry a désigné son premier adjoint, Arnaud Deslandes, comme son successeur naturel. “On travaille ensemble depuis vingt ans. Arnaud connaît la ville dans ses moindres détails et porte une belle vision pour son avenir”, a-t-elle affirmé. À 42 ans, Arnaud Deslandes a été un acteur clé des grandes transformations de Lille, notamment en matière d’urbanisme et d’inclusion sociale.

Un conseil municipal extraordinaire devrait se tenir autour du 21 mars pour entériner cette succession, après l’acceptation de la démission par le préfet. “Je souhaite qu’Arnaud soit élu maire, car il a toutes les compétences pour poursuivre notre travail collectif”, a insisté l’ancienne ministre du Travail, qui avait marqué l’histoire en portant la réforme des 35 heures sous le gouvernement de Lionel Jospin.

Un départ, mais pas un retrait de la vie politique

Si Martine Aubry quitte son poste de maire, elle reste profondément engagée en politique. “Je ne prends pas de nouvelles fonctions, mais je continuerai à réfléchir, à débattre et à défendre les idées de gauche quand ce sera nécessaire”, a-t-elle déclaré. Elle a souligné la nécessité de rester mobilisée face aux menaces que représente l’extrême droite et aux fractures sociales qui divisent le pays.

Elle a également exprimé son attachement indéfectible à Lille et à ses habitants : “Je resterai vivre ici, parce que les Lillois sont chaleureux et solidaires, et parce que cette ville fait partie de ma vie.”

En conclusion de son discours, la voix tremblante d’émotion, Martine Aubry a rendu hommage à ses adjoints et collaborateurs, notamment Audrey Linkenheld et Roger Vicot, tout en essuyant quelques larmes : “Je pleure à cause de l’affection que j’ai pour eux et pour tout ce que nous avons accompli ensemble.”

Ainsi, c’est avec humilité et fierté que Martine Aubry referme ce chapitre de sa vie politique locale, laissant derrière elle une ville métamorphosée et prête à écrire une nouvelle page sous une nouvelle direction.