Marine Le Pen maintient la pression : le gouvernement Barnier face à une motion de censure imminente
Après une réunion tendue avec Michel Barnier, Marine Le Pen, présidente des députés du Rassemblement national (RN), reste déterminée à utiliser la menace de la censure. La cheffe de file du RN pointe notamment les taxes sur l’électricité et la non-revalorisation complète des pensions de retraite comme des lignes rouges non négociables. Sans changement significatif du budget de l’État, elle affirme vouloir renverser le gouvernement d’ici la mi-décembre.
Barnier dans la tourmente
Michel Barnier, Premier ministre, pourrait-il perdre son poste après cette confrontation? « Rien n’est moins sûr », a déclaré Marine Le Pen à l’issue de leur entretien d’une heure à Matignon. Selon elle, bien que courtois, Michel Barnier s’est montré « inflexible » sur ses positions, ce qui laisse peu d’espoir à une issue favorable.
En l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale, Michel Barnier envisagerait de recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour imposer le budget sans vote. Mais cette option ouvre aussi la porte à une motion de censure, qui pourrait bien être fatale si elle rassemble au moins 289 voix.
Une coalition inattendue pour renverser Barnier?
Le RN pourrait réussir à faire tomber le gouvernement en s’associant à la gauche, une alliance improbable mais redoutable. Ensemble, ces forces politiques disposent de 320 voix, bien au-delà du seuil requis. Si cette coalition venait à se concrétiser, l’avenir politique de Michel Barnier serait compromis.
Pour l’heure, le Premier ministre tente de désamorcer la situation, rappelant que les Français préfèrent « stabilité et sérénité » à une crise politique. Pourtant, les tensions sont palpables.
Les lignes rouges du RN : un ultimatum clair
Marine Le Pen insiste sur ses exigences :
- Pas d’augmentation des taxes sur l’électricité.
- Une revalorisation complète des pensions de retraite indexée sur l’inflation.
« Si rien ne bouge, ce sera la censure », martèle la députée du Pas-de-Calais, soulignant l’intransigeance de son camp.
Vers un « scénario à la grecque » ?
Face à cette menace, le gouvernement mise sur deux stratégies : convaincre les socialistes de ne pas soutenir la motion de censure et agiter le spectre d’un « scénario à la grecque ». Ce parallèle, évoqué par la porte-parole Maud Bregeon, fait référence à la crise économique et politique qui avait frappé la Grèce en 2008.
Reste à savoir si ces arguments suffiront à apaiser les tensions. Les jours à venir, marqués par de nouvelles négociations à Matignon, seront décisifs pour l’avenir de Michel Barnier et de son gouvernement.