Une semaine après le décès tragique de Shemseddine, un jeune battu à mort près de son collège, une marche blanche est prévue le vendredi 12 avril à Viry-Châtillon (Essonne). Les habitants restent profondément choqués par cette explosion de violence. Des centaines de personnes se sont rassemblées devant la Maison des jeunes et de la culture (MJC) la plus proche de son collège, dans la cité pavillonnaire où résident les parents de Shemseddine. Des ballons, des roses blanches et des t-shirts blancs abondent.

L’enquête actuelle suggère un différend sur fond de discussions par messages, évoquant des sujets liés à la sexualité. Quatre jeunes hommes âgés de 17 à 20 ans ont été inculpés pour meurtre et sont en détention en attendant leur procès.

Dans le cortège, des t-shirts blancs réclament “Justice pour Shems”. De nombreux jeunes du même âge que la victime sont présents. Leurs visages sont graves, certains dissimulant leurs émotions ou leurs larmes derrière des lunettes de soleil. “Il n’avait que 15 ans”, s’exclame une agente municipale. “Trop jeune pour mourir, surtout pour des raisons aussi futiles.” “Justice pour Shems”, peut-on lire sur certains t-shirts. “La justice suit son cours et l’enquête progresse bien”, déclare Nadine, une mère. “Mais maintenant, il faut travailler en amont avec les parents et l’Éducation nationale pour éviter de tels drames à l’avenir.” Certains soulignent également le rôle des médias sociaux dans cette tragédie.

Le cortège avance en silence vers le stade, jusqu’aux discours. “Je veux vous adresser un message de paix en ce moment”, déclare le maire de Viry-Châtillon, Jean-Marie Vilain. Il rend hommage à la mémoire de l’adolescent “parti bien trop tôt”. “Comment en sommes-nous arrivés là ? À cette perte totale de repères qui a finalement conduit à ce meurtre ? C’est à cette question que nous devons répondre aujourd’hui”, déclare-t-il.

Pour Jean-Marie Vilain, il est essentiel de “rétablir l’autorité des parents” et de “reconnaître celle trop souvent contestée des enseignants”. Il souligne également la responsabilité des médias sociaux “qui banalisent l’ultra-violence”.

La mère de Shemseddine a également fait lire un message. Elle a tenu à remercier les “amis, voisins et toutes les personnes anonymes qui nous soutiennent”, ainsi que les fonctionnaires de police et les élus. Elle a appelé à ce que “la paix et la solidarité guident chacun de nos pas, et que Shemseddine, mon fils bien-aimé, repose en paix”.