États-Unis : la contestation contre la politique migratoire de Trump s’étend, entre couvre-feux, déploiement militaire et mobilisation nationale

Les manifestations contre la politique migratoire de Donald Trump, initiées à Los Angeles le 6 juin 2025, se sont rapidement étendues à d’autres grandes villes américaines. Déclenché par une vague d’arrestations de migrants par les agents fédéraux de l’immigration (ICE), le mouvement a donné lieu à des affrontements d’une rare intensité, notamment en Californie.

Violences à Los Angeles et réponse sécuritaire d’ampleur

Face aux violences et aux actes de vandalisme dans le centre-ville de Los Angeles, la maire Karen Bass a décrété un couvre-feu et sollicité l’intervention de la garde nationale. Quelque 2 000 militaires ont été déployés pour tenter de contenir la situation. Malgré cela, les tensions ont persisté, avec des heurts quotidiens entre manifestants et forces de l’ordre, tirs de gaz lacrymogènes, attaques de véhicules fédéraux et actions ciblées contre les symboles de surveillance urbaine, comme les voitures autonomes de Waymo.

Les protestations, rassemblant une foule diverse — jeunes, séniors, familles — se sont intensifiées aux abords des centres de détention, des tribunaux de l’immigration et des bâtiments fédéraux. Les slogans comme « Libérez-les » ou « No Kings » ont marqué les rassemblements, souvent pacifiques mais parfois émaillés de violences.

Une mobilisation nationale face à la politique migratoire

La mobilisation a rapidement gagné d’autres métropoles : New York, Chicago, San Francisco, Seattle, Austin ou encore Atlanta. À Manhattan, plusieurs milliers de personnes se sont réunies à Foley Square. À Austin, des heurts ont blessé plusieurs policiers, tandis qu’à San Francisco, des dizaines d’arrestations ont eu lieu sur Market Street. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a ordonné le déploiement de la Garde nationale sur l’ensemble de l’État, promettant une réponse ferme en cas de débordements.

En parallèle, un site Internet dédié à la mobilisation recense près de 1 800 manifestations prévues à travers le pays, culminant le 14 juin, jour choisi par Donald Trump pour un défilé militaire marquant les 250 ans de l’armée de Terre et son propre anniversaire.

Malgré l’ampleur de la répression, les manifestants restent déterminés à dénoncer ce qu’ils considèrent comme une atteinte grave aux droits fondamentaux des migrants et à exiger l’arrêt des expulsions.