La réponse de Gérald Darmanin, après la polémique concernant la manifestation d’ultradroite à Paris ce samedi, ne se sera pas fait attendre. Le ministre de l’Intérieur ne fait preuve d’aucune clémence et annonce leur interdiction. Et de souligner que la préfecture de police de Paris c’était prononcée pour leur interdiction, mais la justice en a décidé autrement.
Alors qu’il avait fait preuve de relative discrétion sur les manifestation d’ultradroite ce samedi à Paris, Gérald Darmanin vient de réagir. Alors qu’il était interpellé par la députée écologiste Francesca Pasquini, le ministre de l’Intérieur fustigé cet événement : « dans les rues de Paris, plus jamais, c’est inacceptable.
« J’ai donné comme instruction aux préfets de police que pour tout militant ou association ou collectif d’ultradroite ou d’extrême droite qui déposera une manifestation, que les préfets puissent prendre des arrêtés d’interdiction et que nous puissions demander des interdictions », a formellement déclaré le locataire de la place Beauvau.
« Laisser les tribunaux juger », c’est certes « affligeant », mais nous sommes en démocratie
« Et nous laisserons les tribunaux juger pour savoir si la jurisprudence permettra en effet de tenir ces manifestations ou pas », a encore annoncé Gérald Darmanin.
Ce rassemblement et en mémoire de Sébastien Deyzieu, un militant de l’organisation ultranationaliste l’Œuvre française, décédé en 1994, à l’époque n’avait pas été interdit par la préfecture de police de Paris.
Depuis sa mort, le « comité du 9 mai », comme il se nomme, principalement une émanation du Gud (une association étudiante d’extrême droite, un temps dissoute avant de renaître en 2022, NDLR) se mobilise et manifeste chaque année.
Fort heureusement quelques voix se sont élevées contre ce type de manifestation qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes. La plupart d’entre eux portaient une cagoule ou encore un masque avec des drapeaux aux symboles fascistes. Finalement la préfecture de police à réagi.
« Dans la mesure où cette manifestation n’avait occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l’ordre public, le préfet de police a décidé de ne pas prendre un arrêté d’interdiction à son encontre », a cherché à expliquer l’institution dans un communiqué de presse.
Tout aussi symptomatique « de notre société actuelle », cette manifestation avait été interdite avant d’être autorisé
C’est d’autant plus surprenant que de nombreuses manifestation ce sont vues refuser ces derniers temps. Et plus particulièrement lorsque le président Emmanuel Macron ou encore ses ministres se déplaçaient en province.
« Ne pas interdire une manifestation ne veut pas dire cautionner ce qu’il s’y dit », a encore tenté de ce justifier Laurent Nuñez le préfet de police de Paris chez nos confrère de BFMTV ce lundi soir.
Au Palais-Bourbon Gérard Darmanin a tenu à rapeller, sans la mentionner explicitement, qu’une manifestation organisée par l’ultradroite en janvier dernier et que la préfecture de police de Paris avait « souhaité interdire cette manifestation ». Le ministre de l’Intérieur a alors fait valoir que l’arrêté d’interdiction pris à ce moment-là avait été suspendu par la justice.
« Le tribunal de Paris, et je le regrette, nous a sommé malheureusement de la laisser pouvoir s’organiser. Et cette manifestation ne présentait pas à priori des difficultés qui nous permettaient de pouvoir interdire cette manifestation », s’est encore justifié le ministre de l’Intérieur.
Élisabeth Borne s’est dite de son côté « choquée » tout en évoquant « le droit à manifester ».
Et sans vouloir faire de parallèle un peu « facile », « fort heureusement aucun poilu, qui a donné sa vie pour une France libre », n’est en mesure de voir cela de ses yeux.
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