Le président de la République doit rencontrer son homologue allemand, Olaf Scholz, afin de dissiper les malentendus survenus après son récent changement de ton concernant la situation en Ukraine. Cette rencontre, qui se tiendra à Berlin, sera suivie d’une réunion avec le Premier ministre polonais, Donald Tusk

La dernière interaction entre Olaf Scholz et Emmanuel Macron avait été tendue. Les deux dirigeants se retrouvent ce vendredi 15 mars à Berlin, en compagnie du Premier ministre polonais Donald Tusk, pour une réunion visant à apaiser les tensions et à discuter de l’aide à apporter à l’Ukraine. Le président français et le chancelier allemand auront besoin de leur entretien prévu à la mi-journée pour éclaircir les incompréhensions survenues après leurs échanges vifs à la suite de la conférence de soutien à l’Ukraine qui s’est tenue à l’Élysée le 26 février.

Leur réunion à la chancellerie vendredi sera suivie d’une rencontre avec le Premier ministre polonais Donald Tusk, une médiation bienvenue selon l’expert Nico Lange, chercheur associé à la Conférence de Munich sur la sécurité. Ancien président du Conseil européen, il est réputé pour concilier des intérêts divergents et apaiser les conflits. Les désaccords entre la France et l’Allemagne se sont multipliés, affaiblissant le message d’unité des alliés, une situation problématique alors que les forces russes avancent dans l’est de l’Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine semble se diriger vers une réélection assurée, malgré les inquiétudes croissantes quant à la situation en Ukraine. Le sommet de vendredi est perçu comme un pas dans la bonne direction pour corriger les erreurs et rétablir une coopération constructive entre les pays concernés.

Les tensions internes en Allemagne ainsi que les pressions internationales sur le chancelier Scholz poussent à une action plus concrète, selon le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski. Les trois dirigeants doivent également harmoniser leurs positions avant un sommet européen crucial à Bruxelles les 21 et 22 mars.

Les divergences entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz, notamment sur la question de l’envoi éventuel de troupes en Ukraine, ont semé le trouble. Les déclarations du président français fin février ont été mal reçues, en particulier par Scholz, qui a rejeté fermement cette possibilité. Les dissensions se sont aggravées lorsque Macron a évoqué la nécessité de ne pas reculer face à la Russie.

Et s’il fallait privilégier le dialogue, plutôt que…

Scholz, craignant une escalade du conflit, refuse de livrer des missiles longue portée, ce qui suscite des critiques aussi bien chez ses alliés que dans sa propre majorité. Il souligne la nécessité de préserver la prudence, rejetant l’idée d’une participation allemande directe au conflit.

À l’approche des élections européennes, les enjeux politiques se mêlent à la diplomatie. Scholz, en difficulté dans les sondages, est sous pression de son parti, tandis que Macron cherche à mobiliser le soutien en faveur de l’Ukraine, en opposition à l’extrême droite pro-Kremlin, favorite du scrutin.