Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté sa toute première résolution pour un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza ce lundi 25 mars, marquant un tournant après plus de quatre mois de conflit depuis le 7 octobre. Les États-Unis ont choisi de s’abstenir lors de ce vote historique

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué ce vote tant attendu dans un message partagé sur X : « Le Conseil de sécurité a approuvé une résolution cruciale sur Gaza, exigeant un arrêt immédiat des hostilités et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Cette résolution doit être appliquée sans délai. Tout échec serait inacceptable. »

La résolution, approuvée avec 14 voix favorables et une abstention sous les applaudissements, stipule un « cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan » – déjà en cours depuis deux semaines – en vue d’établir une paix durable. De plus, elle exige « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ».

Contrairement au texte américain rejeté vendredi en raison de vétos russes et chinois, cette résolution ne lie pas ces exigences aux efforts diplomatiques du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte. Cependant, elle « reconnaît » l’existence de pourparlers en cours pour une trêve incluant un échange d’otages et de prisonniers palestiniens.

Évolution de la position américaine avec un nouveau tournant diplomatique

Vendredi dernier, la Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution américain mettant en avant la « nécessité » d’un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza, lié aux négociations pour la libération des otages pris lors de l’attaque violente et sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien.

Certains observateurs ont interprété cela comme un changement substantiel de la position de Washington, contrainte de modérer son soutien à Israël alors que l’offensive israélienne a causé plus de 32 000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Jusqu’à présent, les États-Unis s’étaient systématiquement opposés à l’utilisation du terme « cessez-le-feu » dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois propositions en ce sens.

Cependant, le texte américain rejeté ne demandait pas explicitement un cessez-le-feu immédiat, utilisant une formulation jugée ambiguë par les pays arabes, la Chine et la Russie, cette dernière dénonçant le « spectacle hypocrite » des États-Unis.

La résolution adoptée ce lundi découle des efforts des membres non permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les États-Unis pour éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques. En outre, la résolution demande la « levée de tous les obstacles » à l’aide humanitaire.