Emmanuel Macron se réjouit du vote des sénateurs comme d’un progrès décisif, ouvrant la voie à une révision constitutionnelle
Le Sénat, dernière étape cruciale dans la réforme
Une étape attendue avec appréhension, mais déterminante, s’est récemment conclue dans le processus législatif français. Après avoir été approuvée par l’Assemblée nationale fin janvier, la mesure d’inscrire dans la Constitution « la liberté garantie » des femmes « d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » a passé avec succès le vote du Sénat le mercredi 28 février. Ce vote, sans modification, a recueilli 267 voix pour et 50 voix contre.
Dans une réaction rapide, le président Emmanuel Macron a salué ce progrès en déclarant: « Le Sénat franchit une étape décisive, que je salue. Pour le vote final, je convoquerai le Parlement en Congrès le 4 mars. »
Cette ultime étape parlementaire marque un moment historique dans la révision constitutionnelle, comme l’a souligné le Premier ministre Gabriel Attal, déclarant: « C’est une avancée immense. C’est une protection que nous devions à toutes les femmes. C’est la reconnaissance de leur droit de disposer de leur corps librement. »
Un Sénat réticent à convaincre
Malgré son adoption presque unanime par l’Assemblée nationale, la révision constitutionnelle a rencontré une résistance notable au Sénat, où les leaders de la majorité sénatoriale, dont le président Gérard Larcher, ont exprimé leur opposition à la réforme.
Au cours des trois heures de débats animés, les sénateurs ont rejeté un amendement proposé par Philippe Bas (Les Républicains) visant à supprimer le mot « garantie » de la phrase « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». De même, un amendement visant à inclure la clause de conscience des médecins dans le texte a été rejeté.
Une victoire historique pour les droits des femmes
Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a salué le vote du Sénat comme « une nouvelle page du droit des femmes », affirmant que la France deviendrait « le premier pays au monde » à protéger l’avortement dans sa constitution.
Ce vote reflète l’attachement général à cette liberté », a-t-il ajouté devant le Sénat
Réaction de la sénatrice écologiste Mélanie Vogel : « C’est une victoire féministe immense », tandis que de nombreux élus de gauche ont exprimé leur « émotion » devant un moment « fort » et « grisant ». « Nous écrivons l’histoire », a estimé la députée insoumise Mathilde Panot.
Le long chemin vers la constitutionnalisation de l’avortement, soutenu par la gauche, l’opinion publique et les associations de défense des droits des femmes, devrait aboutir lors du Congrès lundi prochain. Avec les votes favorables des députés et des sénateurs, l’adoption définitive au Parlement, prévue dans la prestigieuse salle du Congrès du château de Versailles, semble assurée.
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