Linda de Souza nous à quitté. Elle est morte à l’âge de 74 ans
La valise en carton, c’est sans doute ce qui restera dans les mémoires tant cette femme a connu un parcours atypique. La chanteuse, d’origine portugaise, aura vécu « plusieurs vies » dans son existence. De l’enfance qui n’en était pas une, à l’adolescence (très jeune maman) en passant par le succès, les strass et les paillettes puis la solitude la plus complète, loin des planches et des applaudissements.
Linda de Souza s’est éteinte à l’hôpital de Gisors dans l’Eure où elle avait été admise pour insuffisance respiratoire. Elle était atteinte du COVID-19 depuis plusieurs mois. Contractent cette maladie dans la maison de retraire où elle séjournait.
1984 l’année de la valise en carton. Et c’est dans l’émission de « l’incontournable » Michel Drucker que la jeune femme va alors « changer de dimension ». Elle raconte alors comment elle a fuit son pays clandestinement en franchissant la frontière franco-espagnole a pied en 1969. Son seul bagage, une valise en carton, et son petit enfant João dans ses bras. Elle fuyait sa famille « tyrannique » mais aussi un Portugal très conservateur sous le « dictateur inclassable et énigmatique » Salazar. A cette époque les filles-mères n’étaient pas tolérées.
Certes populaires avant l’émission, la jeune femme va alors connaître un succès retentissant. Où chacun veut lire son autobiographie. Résultat, 2 millions d’exemplaires vendus. Et l’écriture se veut sincère, personne ne se sera épargné laissant le lecteur sans voix. Toute son enfance elle la passa à s’occuper de frères et sœurs, 7 au total. Avec un père alcoolique et une mère malveillante.
Viendra ensuite le pensionnat et la rencontre à 16 ans avec le père de son unique enfant qu’elle ne souhaita pas épouser. Puis vint l’exode vers la France. Elle travailla d’abord au Kremlin-Bicêtre dans une conserverie et vivait dans un bidon ville à Ivry-sur-Seine.
Alors qu’elle chantait dans les bistrots sa voix lui permit d’être remarqué et d’enregistrer une première chanson : Le Portugais. 400 000 exemplaires vendus avec un premier passage chez Michel Drucker en 1978.
Des chansons populaires et sentimentales qui sonnent bien et que l’on retient facilement
Elle enchaîne alors les succès vendant des millions d’exemplaires principalement en France par ailleurs. Sous l’égide de Claude Carrère « L’autre Monsieur Sheila ». La recette est somme toute assez classique avec des refrains sortent de rengaines entêtantes qui jalonnent la mélodie. N’hésitant pas à prendre à partie son public, à s’identifier à lui. Mais ce succès sera « relativement éphémère ». Elle sombra à la fin des années 80 dans des malaises pour surmenage. Et sans doute qu’elle ne s’en remit jamais.
Un univers impitoyable
De disconvenu en échec commercial, Lynda de Souza reconnu en 1997 que plus un franc de l’époque ne rentrait dans sa valise en carton. Elle clama toute sa vie durant avoir été victime d’escroquerie, d’erreurs administratives et même d’usurpation d’identité. Sa dernière tournée, Linda de Souza la doit à Âge Tendre qui rassemblent des chanteurs à succès des années 80. Cette tournée dura deux ans de 2015 à 2017. Alors qu’elle n’avait pas vraiment connue la tendresse…
A Lire dans l’Actualité