Mobilisation contre le projet LGV Sud-Ouest : heurts et violences ciblant les forces de l’ordre
Samedi 12 octobre, une importante manifestation s’est tenue au sud de Bordeaux, réunissant plusieurs centaines de personnes pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un « grand projet inutile » d’un coût estimé à 15 milliards d’euros. À l’appel du mouvement des Soulèvements de la Terre, entre 800 et 1 000 manifestants se sont rassemblés dans la petite commune de Lerm-et-Musset, située à 75 kilomètres de Bordeaux. Leur objectif : protester contre la construction de la ligne à grande vitesse (LGV) qui reliera Bordeaux à Toulouse et Dax.
Escalade de la violence : une attaque contre un fourgon de gendarmerie
Vers 15h20, des tensions ont éclaté en marge de la manifestation. Selon des témoignages sur place, notamment d’un journaliste de France Bleu Gironde, une cinquantaine de manifestants cagoulés ont attaqué un fourgon de gendarmerie. Le véhicule, embourbé dans une zone boisée proche du campement des manifestants, a été pris pour cible par des jets de projectiles, y compris des lacrymogènes. Les quatre gendarmes présents dans le véhicule ont dû être évacués d’urgence par les pompiers.
Le fourgon a ensuite été dégradé par les manifestants, qui ont inscrit « Ça, c’est pour l’hélico » sur la carrosserie, en référence à un survol nocturne de leur campement par un hélicoptère de la gendarmerie. Du matériel a également été volé, notamment un bouclier antiémeute.
Réaction des autorités et appel au calme
Le préfet de la Gironde, Étienne Guyot, a condamné fermement ces actes dans un message publié sur X, les qualifiant de comportements inacceptables. Heureusement, aucun blessé n’a été signalé. Jusque-là relativement pacifique, la manifestation a pris un tournant plus tendu, avec les manifestants qui ont ensuite commencé à construire une vigie en bois dans la forêt environnante.
Incident nocturne : tirs sur un hélicoptère de la gendarmerie
La veille, un hélicoptère de la gendarmerie avait déjà été visé par des tirs de mortiers lors d’un survol de reconnaissance du site. Aucun dommage n’a été signalé pour l’appareil ou son équipage, mais une enquête a été ouverte pour élucider les circonstances de cet incident.
Dans un contexte de tensions croissantes, le préfet a interdit toute manifestation dans plusieurs communes de la métropole bordelaise, affirmant que l’objectif est d’éviter l’installation d’une zone à défendre (ZAD). Bien que les travaux aient déjà commencé au nord de Toulouse, les autorisations pour les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux sont toujours attendues d’ici la fin du mois de novembre.