Au cours de ce débat, le Premier ministre a accusé la tête de liste du Rassemblement national d’avoir un “contrat moral” avec le Kremlin. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, et le Premier ministre, Gabriel Attal, se sont affrontés le jeudi 23 mai sur France 2 pendant environ une heure et vingt minutes, lors de l’émission “L’Événement”
Les thèmes abordés ont inclus le libre-échange, la transition écologique, le nucléaire, l’immigration et la guerre en Ukraine. À 17 jours des élections européennes, pour lesquelles Jordan Bardella est en tête des sondages, ce débat a couvert de nombreux sujets.
Lors de ce sixième débat entre les deux hommes politiques, Jordan Bardella a commencé par confronter son “projet” pour l’Europe au “bilan” d’Emmanuel Macron, déclarant : “Je veux une Europe qui assume le patriotisme économique, qui nous protège face aux désordres migratoires”. Le chef du gouvernement a répliqué que le Rassemblement national prônait “une vision de repli sur soi et de la fin de l’Union européenne”.
Un des échanges les plus vifs a concerné les relations entre le Rassemblement national et Moscou. Le Premier ministre a reproché à l’eurodéputé d’avoir un “contrat moral” avec le Kremlin, rappelant que le RN avait auparavant contracté des prêts auprès de banques russes. “Même si vous avez remboursé votre dette, vous avez un contrat moral avec eux, ce qui limite votre liberté de vote et de décision au Parlement européen”, a attaqué le Premier ministre. Jordan Bardella a répliqué : “Ce n’est pas digne du Premier ministre de France d’utiliser des arguments de bas étage. Ce n’est pas Marine Le Pen qui a reçu Vladimir Poutine à Bréançon pendant ses vacances”.
Sur la question de l’immigration, les deux hommes ont échangé de façon prolongée. Jordan Bardella a présenté les élections européennes comme un “vote pour ou contre l’immigration massive”, critiquant sévèrement le bilan du gouvernement sur ce point. “Monsieur Attal, vous avez battu tous les records d’immigration”, a accusé Bardella. Gabriel Attal a dénoncé la vision “révoltante” de Bardella sur l’immigration, en affirmant que sa présentation donne l’impression que “chaque étranger, chaque immigré est un délinquant ou un terroriste en puissance”.
Concernant la transition écologique et la crise climatique, les visions des deux dirigeants ont divergé fortement. Bardella a critiqué les “ambitions environnementales irréalistes” du gouvernement, notamment l’interdiction des véhicules thermiques en 2035. Gabriel Attal a précisé qu’il s’agissait des “véhicules neufs” et a défendu que l’Europe avait de “l’avance” dans sa transition écologique. Il a ajouté : “Vous semblez vivre dans un monde où la France a du pétrole et où celui-ci ne pollue pas”.
Enfin, Gabriel Attal a critiqué la proposition du RN d’instaurer une préférence nationale pour les entreprises dans les marchés publics. Selon lui, une telle mesure inciterait les voisins européens à prendre des décisions réciproques, pénalisant ainsi les entreprises françaises engagées dans des contrats publics à l’étranger.
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