Pénurie de médicaments : une amélioration sensible mais des risques persistants

Un retour à la situation pré-Covid ?

Les pénuries de médicaments ont fortement diminué en 2024, marquant une amélioration notable par rapport aux cinq dernières années. Selon une étude publiée jeudi 27 mars par la DREES et l’ANSM, le nombre de ruptures de stock a été divisé par deux depuis l’hiver 2022-2023. Laurence Peyraut, directrice générale du Leem, se veut rassurante : « Nous sommes revenus à la situation d’avant Covid ».

En effet, le nombre de médicaments simultanément en rupture est passé de 800 à 400 en un an, un chiffre encourageant, bien qu’encore supérieur aux 250 ruptures observées lors du premier confinement de 2020 et aux 100 recensées en 2017.

Des efforts pour pérenniser cette amélioration

Afin d’éviter de nouvelles crises, plusieurs mesures sont envisagées. Laurence Peyraut prône une meilleure coordination au niveau européen et appelle à simplifier les processus de suivi des stocks. Elle plaide également pour une évolution de la politique tarifaire, rappelant que les prix pratiqués en France sont « les plus bas d’Europe », ce qui peut freiner la production locale.

Une pénurie qui touche certaines classes de médicaments en priorité

Malgré cette embellie, certaines catégories de médicaments restent particulièrement concernées. Les traitements cardiovasculaires représentent à eux seuls 30 % des alertes de rupture, suivis par ceux du système nerveux (20 %), les antibiotiques (14 %) et les médicaments du système digestif (10 %).

En outre, le nombre de présentations à risque de rupture, bien qu’en baisse, reste élevé : il est passé de 1 500 en 2023 à 1 200 fin 2024. Pour répondre à cette problématique, les laboratoires ont augmenté leur stock médian, qui est passé de 1,3 mois en 2023 à 2 mois aujourd’hui.

Un impact mesuré sur les ventes en pharmacie

Malgré ces tensions sur l’approvisionnement, le contrôle des prix des médicaments a permis d’éviter une inflation sur ces produits. Toutefois, la pénurie a entraîné une baisse des ventes en pharmacie. Durant l’hiver 2022-2023, près de 8 millions de boîtes de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) ont manqué, représentant entre 6,5 % et 10 % du volume total des ventes de MITM.

Si la situation s’améliore, elle n’est pas encore stabilisée. Une vigilance accrue et des mesures adaptées seront essentielles pour garantir un accès durable aux traitements pour les patients.