Ukraine : les États-Unis pressent pour une décision rapide sur la paix, évoquant des priorités ailleurs

En déplacement à Paris les 17 et 18 avril, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a participé à une série de discussions cruciales sur l’avenir du conflit en Ukraine, réunissant autour de la même table les États-Unis, l’Ukraine et les principales puissances européennes — France, Royaume-Uni et Allemagne. Objectif : explorer les perspectives d’un cessez-le-feu, alors que les négociations initiées par Washington s’enlisent et que les Européens souhaitent jouer un rôle plus central.

Mais à l’issue de ces échanges, Rubio s’est montré clair : « Nous devons déterminer dans les prochains jours si la paix est faisable ou non. Si ce n’est pas possible, nous devons passer à autre chose, car les États-Unis ont d’autres priorités. » Une déclaration franche, faite au pied de son avion à l’aéroport du Bourget, juste avant son départ.

Des discussions constructives mais sous pression

Malgré cette mise en garde, le diplomate américain a salué les contributions de ses homologues européens : « Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne peuvent nous aider, faire avancer les choses et nous rapprocher d’une résolution. J’ai trouvé leurs idées très utiles et constructives. »

Le président Emmanuel Macron a lui aussi qualifié les échanges de « positifs et constructifs », rappelant une volonté commune de parvenir à la paix, plus de trois ans après le début de la guerre en Ukraine. Les discussions devraient se poursuivre dès la semaine suivante à Londres, signe d’une coordination qui reste, selon Rubio, « cruciale » entre alliés.

Un tournant diplomatique

Cette séquence parisienne marque un tournant : pour la première fois, Américains, Européens et Ukrainiens ont engagé un dialogue conjoint sur les conditions d’une paix « juste et durable ». Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a souligné cette nouveauté, tout en exprimant la volonté européenne de ne pas rester spectatrice d’un processus potentiellement dicté par Washington seul.

Toutefois, Marco Rubio a prévenu : « À la marge, nous serons prêts à aider quand vous serez prêts pour la paix, mais nous n’allons pas poursuivre cet effort pendant des semaines ou des mois. » Une manière de rappeler que, pour Washington, le temps presse — et que la guerre se joue avant tout sur le sol européen.