Les agriculteurs en colère intensifient leur mobilisation avec des actions d’envergure

La contestation agricole monte d’un cran. Après les actions de la FNSEA, c’est au tour de la Coordination Rurale de prendre le relais en appelant à des mobilisations musclées. Mardi 19 novembre, les agriculteurs n’ont pas hésité à bloquer les poids lourds venus d’Espagne sur l’autoroute A9, provoquant un véritable bras de fer sur le terrain.

En Lot-et-Garonne, 200 à 300 manifestants se sont rassemblés devant la préfecture d’Agen, déterminés à maintenir la pression. « Nous allons bloquer tout le fret qui alimente la France : les centrales d’achat, les ports, tout ce qui amène de la nourriture », a déclaré le président de la Chambre d’agriculture du département, affichant une volonté de durcir les actions. Les militants ont également déversé des déchets devant la préfecture, symbolisant leur exaspération face à une situation jugée intenable.

Une paralysie de l’autoroute A9

L’autoroute A9 a été le théâtre d’un blocage impressionnant tout au long de la journée. Sur des images marquantes, des kilomètres de poids lourds à l’arrêt témoignent de l’ampleur de l’action. Les agriculteurs, bien organisés, ont même déversé des litres de vin blanc espagnol sur la chaussée, un geste symbolique pour dénoncer la concurrence étrangère.

Au poste frontière entre la France et l’Espagne, les manifestants ont dressé un véritable campement, armés de provisions et prêts à tenir leur position aussi longtemps que nécessaire.

Une contestation menée par la Coordination Rurale

Ce n’est plus le syndicat majoritaire, la FNSEA, qui mène les actions, mais la Coordination Rurale. Avec des moyens spectaculaires, le syndicat entend faire entendre la voix des agriculteurs face à ce qu’ils perçoivent comme un désintérêt des autorités pour leurs difficultés.

À travers ces blocages et actions coup de poing, les agriculteurs expriment un ras-le-bol profond et cherchent à alerter sur une situation qu’ils jugent de plus en plus critique.

Les agriculteurs mobilisés dans toute la France : tensions à Guéret et actions spectaculaires

La mobilisation agricole s’étend sur l’ensemble du territoire. À Guéret, dans la Creuse, les agriculteurs ont franchi un nouveau cap après une manifestation devant la préfecture. Les locaux de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont été pris pour cible et détériorés lors d’une action menée dans le cadre d’un appel national de la Coordination Rurale.

En milieu d’après-midi, une trentaine d’agriculteurs de la Coordination rurale de la Creuse ont investi les lieux, accompagnés de huit tracteurs et de quatre bennes. Ils ont brisé la porte vitrée des locaux de la mutuelle agricole MSA pour y déposer une dizaine de pneus, avant de se diriger vers le bâtiment abritant l’OFB, situé en contrebas. La porte d’entrée a été détruite à coups de pieds et de parpaings, et des dossiers ont été jetés à l’extérieur. Ces actions ont donné lieu à des échanges tendus avec le directeur local de l’OFB.

Des gestes symboliques face à la crise agricole

Dans un geste symbolique, les manifestants ont mis le feu à un gros ballot de laine de mouton devant les locaux du Groupement de défense sanitaire. Ce geste faisait référence à l’épidémie de fièvre catarrhale qui frappe durement les élevages locaux, aggravant une situation déjà critique pour les agriculteurs.

Une mobilisation persistante dans le centre de Guéret

Les agriculteurs, qui manifestaient devant la préfecture depuis 13h30, avaient pu échanger avec la préfète de la Creuse plus tôt dans la journée. Cependant, leurs actions se sont poursuivies jusque dans la soirée, alors qu’ils restaient mobilisés dans le centre-ville de Guéret. À ce stade, ils n’avaient pas encore décidé des prochaines étapes de leur mouvement.

Un mouvement national en plein essor

Ces scènes illustrent l’ampleur de la colère agricole, qui se manifeste à travers des actions fortes sur tout le territoire. Les tensions, exacerbées par des problématiques locales et nationales, témoignent d’un malaise profond dans le monde agricole, prêt à multiplier les initiatives pour se faire entendre.