Alliance de la Gauche pour les législatives : les négociations continuent
De nombreux responsables et organisations appellent à rejoindre le nouveau front de gauche formé pour les élections législatives. Après la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation de nouvelles élections, une potentielle alliance entre le RN et LR pousse la gauche à s’unir malgré leurs divergences.
Du NPA au PS : Une union de plus en plus large, « l’union sacré »
L’union de la gauche, réunie sous un nouveau « Front populaire », s’élargit rapidement 48 heures après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Face à la menace d’une victoire d’une droite unie avec l’extrême droite, de plus en plus de personnalités et d’organisations de gauche soutiennent l’initiative lancée par François Ruffin dimanche soir.
« Je dis oui au Front populaire qui change la vie des gens en actes. Un Front populaire ouvert et le plus large possible », a déclaré Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, suite au ralliement d’Éric Ciotti à une union des droites dirigée par le RN de Jordan Bardella.
« 400 000 signataires » annoncés
Quelques heures plus tard, le Nouveau Parti Anticapitaliste de Philippe Poutou et Olivier Besancenot a également rejoint le Front populaire. Pour ce parti d’extrême gauche, « l’urgence est à l’unité contre le fascisme ».
En moins de 48 heures, une quinzaine d’organisations de gauche ont annoncé leur soutien à l’appel du Front populaire derrière LFI, EELV, le PCF et le PS, y compris des petits partis comme l’Union Démocratique Bretonne (UDB) ou EH Bai au Pays Basque.
Des groupes tels que le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) fondé par Jean-Pierre Chevènement ou L’Engagement fondé par Arnaud Montebourg sont également prêts à participer. Ce dernier a exprimé dans un communiqué sa volonté de rester à distance des appels au réengagement politique provenant de divers horizons. Mardi soir, François Ruffin revendiquait « 400 000 signataires » pour l’appel à l’union de la gauche sur la plateforme qu’il a lancée en début de semaine.
Des candidatures uniques dans chaque circonscription ?
Cependant, en coulisses, tout n’est pas encore décidé. Un accord de principe a été trouvé lundi soir, mais les négociations sur le programme, la liste des candidats et la répartition des circonscriptions continuent. Une question clé est de savoir s’il faut présenter un candidat unique dans chaque circonscription, y compris celles où le RN est inexistant.
À Paris, le mouvement Paris en commun, proche d’Anne Hidalgo, a annoncé son intention de présenter des candidats dans « toutes les circonscriptions parisiennes ». « Il n’y a pas de risque RN aux législatives à Paris. Laissez les électeurs choisir », a résumé le sénateur Bernard Jomier sur les réseaux sociaux.
Le sort des députés sortants
Qu’en sera-t-il des députés sortants ? Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales en 2022, sera-t-il candidat de l’union ? Sandrine Rousseau a déclaré sur BFMTV vouloir « discuter » de sa potentielle investiture dans la 1ère circonscription du Nord.
Les candidats peuvent déposer leur candidature à partir de ce mercredi jusqu’au dimanche 16 juin à 18h. Mais le Front populaire pourrait temporiser et attendre jusqu’à la date limite pour se déclarer dans certaines zones.
Le grand danger de l’extrême droite
Le programme reste un sujet de divergences parmi les 20 formations politiques, et ces divergences persisteront après le second tour des élections législatives le 7 juillet. « Si on ne s’unit pas, si on ne réussit pas à créer ce Front populaire, le grand danger, c’est que l’extrême droite s’empare du pays », a averti Fabien Roussel sur le plateau de C à Vous.
« J’ai été critique vis-à-vis de Mélenchon », rappelle le responsable du PCF, insistant que le Front populaire de 2024 n’est pas la Nupes de 2022. Cette fois, les syndicats et plusieurs autres organisations de gauche sont impliqués.
Le Secrétaire national du PCF souligne l’objectif : « Nous réalisons un Front populaire comme en 1936. Notre objectif est de remporter les plus grandes conquêtes sociales dont notre pays a besoin ».