Le Rassemblement national, par la voix de Marine Le Pen, envisage des alliances avec des députés d’autres partis pour atteindre la majorité absolue après le second tour des législatives
Quelle stratégie pour le Rassemblement national après le second tour des législatives ? Jordan Bardella continue de demander une « majorité absolue » aux électeurs pour mobiliser son électorat, mais le parti semble se préparer à chercher de nouveaux alliés pour atteindre les 289 députés nécessaires. C’est ce qu’a indiqué Marine Le Pen mardi 2 juillet.
« Nous ne pouvons accepter d’aller au gouvernement si nous ne pouvons pas agir », insiste Marine Le Pen sur France Inter, affirmant qu’elle ne veut pas « trahir ses électeurs ». Cependant, elle précise que si son parti approchait la majorité absolue, par exemple avec 270 députés, le RN chercherait à attirer « un certain nombre de députés, par exemple divers droite, divers gauche ou même des membres des Républicains qui ont exprimé par le passé une proximité » avec le RN, en référence aux quelques élus LR qui ont déjà voté une motion de censure déposée par le groupe d’extrême droite.
« Je ne serai pas une Première ministre bis »
« Si nous avons, à ce moment-là, une majorité, nous irons », explique Marine Le Pen. Une position qui fait débat au sein du parti. Un stratège argumente dans un autre sens : « S’il nous manque ne serait-ce qu’un seul élu pour avoir la majorité, nous serons à la merci du bon vouloir d’un 289e député qui ferait basculer la majorité », explique-t-il. Seuls le groupe RN et le groupe de l’allié officiel Éric Ciotti seraient fiables, d’après lui.
Marine Le Pen précise également sa vision post 7 juillet
En cas de victoire de son camp, elle ne compte ni entrer dans le gouvernement, ni briguer le perchoir de l’Assemblée, mais rester présidente de son groupe qui deviendrait le groupe majoritaire à l’Assemblée. « Je ne serai pas une Première ministre bis », insiste Marine Le Pen, affirmant son respect pour Jordan Bardella. Elle assure que le gouvernement de Jordan Bardella est « prêt ». « Il sera complet, compétent, constitué de gens du RN, de gens qui ont participé au combat électoral et de gens de la société civile », dit-elle, précisant notamment que la personne désignée pour le ministère de l’Économie connaît les finances publiques et les entreprises.
Le RN ne cesse de revendiquer la compétence de ses recrues et est pourtant obligé de retirer certains de ses candidats
Ludivine Daoudi, qui a posé avec une casquette nazie dans une photo prise il y a plusieurs années, a été invitée à se retirer de la course dans la première circonscription du Calvados, à Caen. Le délégué départemental du RN a jugé cette « photo de mauvais goût ». Autre cas étonnant, dans la 2e circonscription du Jura : un candidat toujours en lice s’avère inéligible. Thierry Mosca, placé sous curatelle, pourrait voir son éventuelle élection annulée par un juge. Le parti n’a pas encore décidé de son avenir.