Paul-Loup Sulitzer : décès de l’écrivain et homme d’affaires à 78 ans

Paul-Loup Sulitzer, célèbre auteur et ancien homme d’affaires, est décédé à l’âge de 78 ans le jeudi 6 février 2025, a annoncé sa fille, Olivia Sulitzer. Il s’est éteint dans un hôpital à l’Île Maurice, où il résidait depuis plusieurs mois, des suites de complications liées à un AVC. Il avait été hospitalisé quelques jours plus tôt après une chute.

Une carrière flamboyante marquée par le succès et la controverse

Né à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Sulitzer s’est fait connaître dans les années 1980 en tant que « milliardaire flamboyant », auteur d’une quarantaine de livres qu’il qualifiait de « westerns financiers », parmi lesquels des best-sellers comme Money, Cash et Fortune. Ses œuvres se sont vendues à plus de 60 millions d’exemplaires dans le monde. Malgré son succès littéraire, il a fait l’objet d’accusations selon lesquelles certains de ses romans auraient été rédigés par des nègres littéraires.

Au sommet de sa gloire, Sulitzer menait un train de vie extravagant, possédant un palais italien de 450 m² à Paris, une villa à Saint-Tropez, un ranch en Arizona, des tableaux de maîtres et des voitures de luxe comme une Ferrari. Il avait également connu un grand succès avec Le Régime Sulitzer, sa méthode de perte de poids.

Démélés judiciaires et défis personnels

La fortune de Sulitzer a commencé à décliner dès le début des années 2000. Victime d’un AVC en 2004, il a ensuite traversé un divorce difficile et une longue bataille judiciaire concernant sa fortune avec sa troisième épouse, Delphine Jacobson. Il a été impliqué dans la retentissante affaire de l’Angolagate, un trafic d’armes vers l’Angola dans les années 1990, et condamné en 2009 pour recel d’abus de biens sociaux. Bien qu’il ait été acquitté en appel, cette procédure judiciaire l’a profondément affaibli. « J’ai été dix ans sous contrôle judiciaire, on m’a pris mon passeport, ma carrière de conseiller financier international a été décrédibilisée et j’ai fait deux comas », confiait-il en 2011, évoquant son passage du « statut de milliardaire flamboyant à celui d’homme ruiné ».

Ses dernières années

Père de quatre enfants issus de plusieurs unions, Sulitzer avait été fait officier de l’Ordre national du Mérite avant d’en être exclu suite à l’affaire de l’Angolagate. Ces dernières années, il vivait discrètement entre la Belgique et Nice, souffrant de problèmes de santé. Selon sa fille, il s’était installé à l’Île Maurice « pour retrouver un peu de santé ». Sa disparition marque la fin d’une vie riche en réalisations, en combats personnels et en contributions littéraires durables.