Entre colère des agriculteurs, volonté affichée des politiques pour séduire… un “électorat”, le salon de l’agriculture sous le feu des projecteurs

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Les jeunes agriculteurs du Salon de l’Agriculture prônent des initiatives, mais rejettent toute forme de vandalisme

Le président des Jeunes Agriculteurs (JA) a appelé à des “actions de sensibilisation” lors de l’ouverture du Salon de l’Agriculture par Emmanuel Macron ce samedi, tout en insistant sur l’absence de dégradations.

Emmanuel Macron est attendu avec impatience par les agriculteurs alors qu’il inaugurera samedi le Salon de l’Agriculture à Paris, dans un contexte de tension liée aux attentes non satisfaites des agriculteurs vis-à-vis du gouvernement.

Le président des Jeunes Agriculteurs (JA), Arnaud Gaillot, a confirmé ce mardi matin sur TF1 que l’accueil réservé à Emmanuel Macron sera chargé d’attentes. Il a également déclaré : “On appelle à des actions de sensibilisation lors de l’ouverture du Salon de l’Agriculture, mais nous n’appelons pas à des dégradations.”

Pour Arnaud Gaillot, il est essentiel de ne pas considérer le Salon de l’Agriculture comme un événement ordinaire, ignorant les récents mouvements de protestation. Il a souligné la nécessité de sensibiliser et de faire entendre les attentes des agriculteurs, tout en respectant l’événement. Il a insisté sur le fait que le Salon de l’Agriculture est une vitrine importante pour le secteur agricole et qu’il ne doit pas être pris en otage.

D’ici samedi, Arnaud Gaillot a souligné l’importance de maintenir la pression sur le gouvernement car selon lui, les réponses attendues ne sont pas encore complètes. Il a toutefois reconnu que des progrès sont en cours, bien que certains territoires rencontrent encore des difficultés à changer les mentalités.

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a également commenté la situation, affirmant qu’il ne faut pas s’attendre à ce que le président de la République déambule librement dans les allées du Salon de l’Agriculture, en raison de la situation de crise actuelle. Il a insisté sur le fait que le Salon reste un événement important pour les producteurs et les éleveurs, mais que les discussions sur l’avenir de l’agriculture resteront au cœur des échanges avec les représentants politiques.

Gabriel Attal prévoit de nouvelles mesures pour calmer la colère des agriculteurs avant le Salon de l’Agriculture

À quelques jours du Salon de l’Agriculture, qui s’annonce tendu, Gabriel Attal prend les devants pour éviter les débordements. Il doit annoncer mercredi 21 février de nouvelles mesures pour apaiser la colère des agriculteurs, tout en faisant le point sur le “mois de la simplification”, initié fin janvier avec des réunions entre préfets et syndicats agricoles. Ces discussions ont déjà conduit à la modification de 63 arrêtés, ciblant souvent des problématiques locales et pointues, selon le ministère de l’Agriculture.

Par exemple, lors d’une réunion à la préfecture de Haute-Garonne à Toulouse il y a un mois, la FDSEA s’est félicitée d’avoir été entendue, entraînant des assouplissements de règles concernant l’emploi du feu, le brûlage des déchets verts ou les plantations d’arbres autour de cours d’eau. Des simplifications similaires ont également eu lieu dans le Puy-de-Dôme sur l’usage de l’eau et dans le Var concernant les prélèvements de sangliers. De même, le préfet de la Somme a annoncé des simplifications autour de l’arrachage de haies avant même les manifestations d’agriculteurs.

En Normandie, “127 mesures de simplification identifiées à l’échelle régionale” ont déjà été engagées, comme l’évolution du régime d’autorisation individuelle préalable au profit d’une mesure réglementaire générale, ou encore la modification de l’arrêté de brûlage suite aux effets de la tempête Ciaran dans la Manche.

Cependant, malgré ces avancées, les agriculteurs restent mitigés, estimant que ces mesures sont insuffisantes. Frédéric Ferrand, membre de la Coordination rurale, déclare : “Je pense que ces réunions témoignent d’une bonne volonté, mais quand je mesure la colère dans les campagnes, ça ne suffira pas.”

Les demandes des agriculteurs sont nombreuses, avec 2 500 propositions remontées par les préfectures depuis fin janvier, selon le ministère de l’Agriculture. Certains, comme Antoine Jean de la Confédération Paysanne dans le Nord, soulignent que l’accès à un revenu correct est prioritaire, et que les mesures nationales actuelles ne répondent pas encore à leurs attentes.

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