Pendant près de cinq ans, Mohamed Bellahmed, 29 ans, connu sous le nom d’artiste Moha La Squale, a infligé à ses victimes un modèle de violences très semblable, a souligné la procureure
L’ancien rappeur Moha La Squale, de son vrai nom Mohamed Bellahmed, 29 ans, a été condamné le vendredi 5 juillet à Paris à une peine de quatre ans de prison, dont un an avec sursis, pour violences conjugales, séquestrations et menaces de mort envers six de ses anciennes compagnes. Le tribunal a ordonné qu’il reste en détention, après avoir déjà passé près de 17 mois en prison.
Entre 2017 et 2021, il a infligé à ses victimes un modèle de violences répétitif, a souligné la procureure devant le tribunal correctionnel. Les jeunes femmes étaient d’abord séduites, puis soumises à des maltraitances psychologiques (insultes, propos humiliants), des menaces de mort, et enfin des sévices physiques : gifles, tirages de cheveux, étranglements et étouffements avec un oreiller, a-t-elle détaillé.
Lors de disputes, trois des six victimes ont également été séquestrées, privées de leur téléphone pour les empêcher d’appeler à l’aide, a ajouté la procureure.
Les six femmes ont unanimement décrit le « double visage » de leur ex-compagnon : à la fois doux, gentil et affectueux, mais capable de devenir jaloux, colérique, capricieux, impulsif, violent et paranoïaque en une seconde, a souligné la procureure.
Elle a également demandé une injonction de soins psychologiques pour le rappeur, qui, selon elle, n’a montré aucune remise en question, affirmant que ses accusatrices mentaient et le complotaient contre lui. Un argumentaire jugé « un peu trop facile » et qui laisse craindre une récidive, a-t-elle averti.
Mercredi, l’artiste avait fait des déclarations contradictoires sur ses relations amoureuses « toxiques », niant toute violence physique mais regrettant d’avoir « fait du mal ».
Il « vit dans un monde imaginaire où les projecteurs sont braqués sur lui » et où ses accusatrices chercheraient à « lui retirer cette lumière », a ironisé l’avocat Fabien Guilbaud, représentant l’une des plaignantes. Pourtant, « elles ne veulent pas lui nuire, elles veulent l’aider », a-t-il insisté. Ses confrères ont souligné le « système de domination » imposé par le rappeur et la nécessité de « soigner les blessures » de leurs clientes.
L’une des plaignantes, encore « terrorisée à l’idée de marcher dans le quartier où ils ont vécu », espère « récupérer des fragments de sa vie qu’il lui a volés ». Une autre souhaite qu’il « se soigne, se répare avant de blesser d’autres personnes ».