Alors qu’il se rend ce jeudi à Savines-le Lac, dans les Hautes-Alpes, le président de la République devra présenter un plan eau nécessaire pour répondre aux défis de la sécheresse et du réchauffement climatique. Entre réforme de la retraite et climat social tendu, le chef de l’État est très attendu avec un déplacement annoncé à la dernière minute par l’Élysée.
L’hiver en France n’a pas convaincu avec une douceur sans précédant et un record peu enviable de 32 jours sans pluie, les conséquences sur les nappes phréatiques ont été immédiates. Nous sommes actuellement à 80% en dessous des normales au 1er mars.
C’est au lac de Serre-Ponçon dans un environnement majestueux et qui renferme le plus grand réservoir d’eau douce d’Europe de l’ouest, que le président de la République doit présenter un peu plus d’une cinquantaine de mesures destinées à réduire drastiquement les gaspillages et mieux utiliser l’eau.
C’est un plan minutieusement préparé que présentera Emmanuel Macron très attendu qu’il est dans les Hautes-Alpes. Ce plan tend a améliorer la gestion de l’eau, une ressource qui devient rare et précieuse, menacée qu’elle est par le réchauffement climatique. C’est aussi l’occasion pour le président de la République qu‘en dépit d’un climat social tendu, il sait et il veut garder le cap qu’il c’est fixé.
« Ce globetrotter » qui aime partir à le rencontre des personnes dans les régions qui façonnent la France, est resté le plus souvent à l’Élysée, proche du gouvernement, depuis la présentation en janvier de la réforme phare de son second quinquennat, qui préconise le recul de l’âge à la retraite à 64 ans en lieu et place de 62 ans actuellement.
Emmanuel Macron avait profité du Salon de l’Agriculture pour évoquer un « plan de sobriété » sur l’eau, à l’instar de celui mis en œuvre pour l’énergie qui ne c’est pas avéré « très nécessaire » compte tenu de la douceur hivernale.
Au départ le plan eau devait être présenté par Élisabeth Borne, seulement voilà…
D’après nos sources gouvernementales, ce plan devait initialement être présenté par la Première ministre Élisabeth Borne. Toutefois, Emmanuel Macron, qui cherche aussi à « revaloriser » son image et qui a cité l’écologie, l’école et la santé comme ses nouvelles priorités pour parvenir à sortir de la crise des retraites, lui a finalement volé la vedette. Ce déplacement a été annoncé la veille pour éviter tous débordements.
« Prévenir l’été prochain qui arrive à grands pas »
Comme évoqué un peu haut, dans un contexte où le climat social est pour le moins tendu, ce déplacement à pour valeur de « calmer un peu les esprits ». Les violents affrontements contre la méga-bassine de Sainte-Soline dans les Deux -Sèvres entre manifestants et force de l’ordre » en est la plus grande illustration ».
Ces dernières années le réchauffement climatique est devenu une véritable préoccupation, balisé également par des sécheresses à répétition. Par la force des événements, « l’eau est devenue une ressource stratégique pour la France », interpelle l’Élysée. Et le plus préoccupant nous vient des experts du climat qui anticipent une diminution de cette ressource naturelle qui se situe entre 10 et 40%. Pas de quoi rassurer sur l’avenir dans les prochaines décennies
Le plan présenté par Emmanuel Macron aura pour objet de « préparer le prochain été » qui, si il est sec doit être anticipé au regard d’une météo qui jusqu’alors n’est pas très favorable, note la présidence. Mais ce plan eau ne s’arrête pas là, il s’inscrit dans des « transformations en profondeur sur nos modes de consommation et pour construire des infrastructures adaptées » à l’horizon 2030.
« Tous les secteurs – industrie, agriculture, tourisme et loisirs, collectivités, particuliers, etc. – seront mobilisés, car c’est bien l’ensemble des Français qu’il faut engager pour faire entrer notre politique de l’eau dans une nouvelle ère », une idée de nécessité renforcée par l’Élysée.
La Réutilisation des eaux usées, un principe pour lequel nous avons beaucoup de retard et sur lequel nous devons nous pencher impérativement
Un sujet récurant mais qui s’avère primordial sera celui qui concerne l’agriculture. Cette dernière est la première consommatrice d’eau via l’irrigation avec plus de 2 milliards de m3. Même si l’on considère que cette pratique est réalisée sur 7% des surfaces cultivées, il ne faut pas oublier que c’est le plus souvent en été, lorsque la ressource est devenue tellement rare parfois que des restrictions sont nécessaires.
Alors que le principe de stocker l’eau hivernale dans des retenues artificielles rebutent les écologistes, voire même une partie du monde agricole, qui d’une même voix dénonce un « accaparement » d’un « bien commun » et une « mal adaptation ».
« Comme si c’était pour remplir leur jacuzzi », a ironisé ce lundi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. Il accompagnera par ailleurs le président, en mettant en garde à l’inverse contre « l’empreinte eau » des aliments qu’il faudrait importer pour pallier une éventuelle baisse des productions nationales.
En parallèle des solutions de stockage accrues, le gouvernement planche aussi sur le développement de cultures plus résistantes à la sécheresse. Et puis et surtout la piste majeure, elle sur laquelle on doit se pencher sans perdre de temps, pour l’agriculture comme pour les terrains de sport ou la chasse d’eau : la réutilisation des eaux usées.
Actuellement pratiquée pour moins de 1% des volumes en France contre 8% en Italie, 14% en Espagne et 85% en Israël, la France montre là une vraie « lacune » qu’il convient de combler dans les meilleurs délais.
Le plan devrait aussi annoncer des financements afin de mieux lutter « contre les gaspillages » qui ne sont plus tolérables. « A aujourd’hui, environ un litre d’eau potable sur cinq part dans les fuites », ce qui n’est pas rien. Et même un litre sur deux dans certains territoires. Ceux qui qui n’ont pas les moyens de réparer des infrastructures dites antiques, selon l’exécutif. Alors il est temps de prendre « le taureau par les cornes », comme disaient nos ancêtres.
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