Affaire Rachida Dati et Carlos Ghosn : vers un procès pour corruption ?
Le Parquet national financier (PNF) a requis la tenue d’un procès devant le tribunal correctionnel contre Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture, et Carlos Ghosn, ancien dirigeant de Renault-Nissan, pour des accusations de corruption et de trafic d’influence. Cette annonce, faite le vendredi 15 novembre 2024, place les deux figures publiques au cœur d’une affaire judiciaire complexe.
Les soupçons autour de Rachida Dati
Entre 2010 et 2012, Rachida Dati aurait perçu la somme de 900 000 euros de RNBV, une filiale de l’alliance Renault-Nissan, sans qu’un véritable travail en contrepartie ne puisse être établi. À cette période, elle exerçait comme avocate tout en siégeant au Parlement européen en tant que députée. Les enquêteurs cherchent à déterminer si ces rémunérations auraient pu dissimuler des activités de lobbying, une pratique formellement interdite pour les élus européens.
Une défense contestataire face aux accusations
Les avocats de Rachida Dati ont dénoncé un réquisitoire qu’ils qualifient de « parcellaire et inexact ». Ils soulignent qu’il ne s’agit que de la lecture du dossier par le parquet et annoncent une réponse détaillée pour réfuter ces accusations. De son côté, Rachida Dati, également maire du 7ᵉ arrondissement de Paris, dénonce un « réquisitoire infamant et choquant », qu’elle attribue à une manœuvre politique de ses opposants. Elle se dit toutefois déterminée à affronter ces accusations avec sérénité.
Carlos Ghosn dans la tourmente
L’ex-patron de Renault-Nissan, actuellement réfugié au Liban, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis avril 2023. Il est poursuivi pour des charges graves, notamment « abus de pouvoir par dirigeant de société », « abus de confiance » et « corruption ». Dans cette affaire, Renault s’est constituée partie civile, augmentant la pression sur l’ancien magnat de l’automobile.
Une décision encore attendue
La tenue d’un éventuel procès dépend désormais des juges d’instruction, qui doivent se prononcer sur les suites à donner à cette affaire. Avant cela, un recours doit être examiné par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, ce qui pourrait encore retarder le dénouement judiciaire.
Dans ce contexte tendu, cette affaire suscite un vif intérêt public et laisse entrevoir un procès potentiellement retentissant, mêlant politique, justice, et grandes affaires industrielles.