Le parcours de Mohamed Amra, un délinquant multirécidiviste recherché par Interpol, de Rouen à Marseille, révélé lors de l’attaque d’un fourgon pénitentiaire

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Agé de 30 ans, cet individu a été condamné à 13 reprises et est actuellement en cavale depuis l’attaque meurtrière du fourgon qui le transportait, au cours de laquelle deux agents pénitentiaires ont perdu la vie. Une notice rouge a été émise par Interpol à son encontre mercredi

« Surnommé « La Mouche », Mohamed Amra, le détenu qui s’est échappé lors de l’attaque meurtrière d’un fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville, dans l’Eure, est toujours activement recherché. Interpol a émis une notice rouge contre lui mercredi 15 mai. Cet avis de recherche a été diffusé dans les 196 pays membres de l’organisation internationale de police criminelle, facilitant ainsi son éventuelle arrestation à l’étranger en vue d’une extradition. La notice fournit également une description physique du fugitif : environ 1,80 m, yeux marron foncé, cheveux châtains ondulés et barbe.

Né le 10 mars 1994 à Rouen (Seine-Maritime), Mohamed Amra, déjà condamné à 13 reprises, a connu ses premiers démêlés avec la justice dès l’âge de 15 ans en octobre 2009. Yacine Arab, fondateur de l’association Espoirs Jeunes, l’a connu à cette époque et décrit un adolescent hyperactif. Son casier judiciaire s’est depuis considérablement étoffé, totalisant à ce jour treize condamnations, principalement pour des délits contre les biens, notamment des vols avec effraction aggravés, selon la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, lors d’une conférence de presse mardi soir.

Le « profil » du grand banditisme

Mohamed Amra a été incarcéré depuis le 7 janvier 2022, date à laquelle il a été condamné à trois ans de prison par la cour d’appel de Rouen pour diverses infractions, dont le vol par effraction, l’association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, l’extorsion par personne masquée et le vol en bande organisée. Sa dernière condamnation remonte au 7 mai, où il a été condamné à 18 mois de prison par le tribunal correctionnel d’Evreux pour vol avec effraction aggravé. Il est également en détention provisoire pour des accusations plus graves, notamment une tentative d’assassinat et d’extorsion, ainsi que des crimes commis à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône. Ces accusations lui valent d’être mis en examen depuis le 26 janvier 2022 et le 26 septembre 2023 respectivement.

Associé au grand banditisme, Mohamed Amra est également impliqué dans des affaires de drogue, bien que son casier judiciaire ne comporte aucune condamnation liée aux stupéfiants, selon la procureure Laure Beccuau. »

Serait-il lié plus qu’on ne le pense au trafic de stupéfiant

Mis en examen dans deux affaires distinctes, Mohamed Amra était en instance d’audition devant le juge d’instruction quelques heures avant l’attaque meurtrière. Il est accusé dans un dossier de tentative d’extorsion avec arme, tentative d’assassinat et détention d’une arme de catégorie B, des accusations pour lesquelles il est mis en examen depuis le 26 janvier 2022. Selon la procureure de la République de Paris, il est soupçonné d’avoir ouvert le feu sur le domicile de la victime de l’extorsion de fonds à Saint-Étienne-du-Rouvray en octobre 2021.

Depuis le 26 septembre 2023, Mohamed Amra est également mis en examen dans un autre dossier à Marseille. Cette fois, il est accusé de complicité de meurtre avec préméditation en bande organisée, de complicité d’enlèvement et de séquestration d’otage en vue d’une exécution de condition, de complicité de destruction par moyens dangereux en bande organisée, et de participation à une association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime à Aubagne.

En outre, une source proche de l’enquête a révélé que Mohamed Amra était également impliqué dans un dossier de trafic de stupéfiants, bien qu’aucune condamnation à cet égard ne figure dans son casier judiciaire.

Avant l’attaque du fourgon pénitentiaire, Mohamed Amra avait tenté de s’évader de sa cellule à la maison d’arrêt d’Évreux, comme l’a confirmé Emmanuel Baudin, secrétaire général FO pénitentiaire à H24 MEDIA. Cette évasion avortée a soulevé des questions quant à la possibilité que Mohamed Amra ait pu organiser son évasion mortelle depuis sa cellule. Me Hugues Vivier, avocat du suspect, a suggéré que cette opération pourrait avoir été menée sans que Mohamed Amra en soit informé, afin d’éviter tout signe pouvant alerter les autorités. Il a également évoqué la possibilité que quelqu’un soit venu chercher Mohamed Amra pour le maintenir sous contrôle ou lui faire payer ses actions présumées.

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