Arrestation et prochaine extradition de Mohamed Amra : retour sur neuf mois de cavale et une évasion sanglante

Arrêté samedi 23 février à Bucarest après neuf mois de fuite, le narcotrafiquant français Mohamed Amra, surnommé « La Mouche », sera remis à la France dans un délai de 30 jours, a annoncé son avocate Maria Marcu. Bien qu’il conteste les faits qui lui sont reprochés, notamment ceux liés à son évasion, il a déclaré vouloir respecter la décision des autorités françaises qui souhaitent le juger.

Une évasion d’une violence inédite

Le 14 mai 2024, Mohamed Amra, multirécidiviste déjà condamné pour trafic de stupéfiants et soupçonné d’avoir commandité plusieurs meurtres, était en cours de transfert dans un fourgon pénitentiaire lorsqu’un commando lourdement armé a attaqué le véhicule au péage d’Incarville (Eure). L’opération ultraviolente a coûté la vie à deux agents pénitentiaires et en a blessé trois autres. Cette évasion spectaculaire a déclenché une vaste chasse à l’homme à l’échelle européenne.

Arrestation à Bucarest et procédure d’extradition

Grâce à la coopération étroite entre les enquêteurs français et roumains, Mohamed Amra a été localisé et interpellé vers 15 heures près d’un centre commercial de la capitale roumaine. Malgré une tentative de dissimulation avec une teinture capillaire, son identité a été confirmée par reconnaissance faciale et comparaison des empreintes digitales.

Présenté dimanche à une juge roumaine, il a accepté son extradition vers la France. Conformément aux procédures des mandats d’arrêt européens, des échanges entre les deux pays détermineront les modalités du transfert afin d’assurer un retour sécurisé.

Un réseau démantelé

Dans la foulée de cette arrestation, dix personnes de l’entourage de Mohamed Amra ont été interpellées en France, en Espagne et aux Pays-Bas. Ces suspects sont accusés d’avoir participé à la préparation et à l’exécution de l’évasion, ainsi qu’à la protection du fugitif pendant sa cavale.

Un parcours criminel marqué par l’escalade de la violence

Condamné pour la première fois à l’âge de 13 ans pour vols aggravés, Mohamed Amra a progressivement plongé dans la grande criminalité. Un rapport de l’Inspection générale de la justice publié en juillet 2024 soulignait que sa dangerosité croissante n’avait pas été pleinement mesurée, malgré des soupçons d’activités criminelles violentes menées depuis sa cellule.

Son arrestation a été saluée par le gouvernement français comme une victoire de la coopération judiciaire et policière internationale, mettant fin à l’une des cavales les plus médiatisées des dernières années.

Le retour de Mohamed Amra en France marquera le début d’un procès très attendu, qui devra répondre aux nombreuses zones d’ombre entourant cette évasion meurtrière et son organisation criminelle.