Arrivés à Mayotte dimanche 11 février, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et la nouvelle ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, ont été accueillis par les habitants mobilisés depuis fin janvier “contre l’insécurité et l’immigration illégale”. Ils ont annoncé plusieurs mesures sur ces thématiques, alors que la situation s’est tendue dans ce département français de l’océan Indien ces dernières semaines.

La fin du droit du sol sur l’île a été la mesure la plus marquante dévoilée par Gérald Darmanin dès son arrivée à Mamoudzou. Cette décision radicale, qui sera inscrite dans un projet de révision constitutionnelle, vise à couper littéralement l’attractivité que peut avoir le territoire mahorais aux yeux des personnes tentant d’y entrer illégalement, notamment depuis les Comores voisines.

La suppression des titres de séjour territorialisés à Mayotte, une exception locale, a également été annoncée. Cette mesure répond à l’une des principales demandes du mouvement de colère qui s’est déclenché en janvier, visant à mettre fin à une situation qui n’avait plus lieu d’être dans un territoire commun à l’ensemble de la République.

Par ailleurs, une importante restriction du regroupement familial à Mayotte a été adoptée dans la loi immigration, récemment promulguée. Cette restriction, d’application immédiate, vise à contrer “l’autonomie” de l’île et à diviser par cinq les regroupements familiaux.

Dans le cadre de la lutte contre l’immigration illégale, le gouvernement envisage de créer un “rideau de fer maritime”, un dispositif renforcé d’interception comprenant des investissements dans des outils technologiques et une nouvelle vague d’investissements dans des moyens maritimes.

Enfin, une opération Wuambushu 2 sera mise en place avec plus de moyens de forces de l’ordre et de justice, dans le but de lutter contre l’habitat insalubre, l’immigration illégale et l’insécurité à Mayotte.