L’Azerbaïdjan déclare qu’il va effectuer des manœuvres militaires conjointes avec la Turquie à proximité de la frontière arménienne

  • Post category:International
  • Temps de lecture :4 min de lecture

Ces exercices conjoints sont orchestrés dans un contexte de tension, survenant à la suite de la reconquête de la région du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan

Le ministère de la Défense azerbaïdjanais a récemment déclaré le commencement d’exercices militaires conjoints avec la Turquie, dans une zone géographique proche de l’Arménie, le lundi 23 octobre. Cette annonce intervient à un moment de forte tension entre Bakou et Erevan, suite à la récente reconquête par l’Azerbaïdjan de la région du Haut-Karabakh. Ces manœuvres prévoient des activités à Bakou ainsi que dans l’enclave azerbaïdjanaise de Nakhitchevan, qui partage des frontières avec l’Arménie et l’Iran. Il est à noter que le ministère de la Défense a mentionné des “territoires libérés” sans préciser leur emplacement exact, laissant planer l’incertitude quant à savoir s’ils désignent le Karabakh ou des zones azerbaïdjanaises voisines.

Ces exercices impliqueront un effectif maximal de 3 000 militaires provenant des deux nations, ainsi que des dizaines de véhicules blindés, de l’artillerie et environ vingt aéronefs, selon les informations fournies par le ministère de la Défense azerbaïdjanais. L’objectif principal de ces manœuvres est de renforcer la coordination des troupes sur le terrain en situation de combat, d’améliorer le niveau de commandement et le professionnalisme des forces armées, conformément aux déclarations des autorités azerbaïdjanaises. Les exercices couvriront un large éventail de compétences, notamment l’utilisation de l’artillerie, l’aviation, la construction de ponts, et même des opérations de parachutage derrière les lignes ennemies.

La guerre de la haine

La haine tenace qui persiste entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie a été ravivée par la rapide reconquête du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan à la fin du mois de septembre, une région qui était contrôlée par des séparatistes arméniens depuis près de trente ans. Cette offensive a provoqué le déplacement de la quasi-totalité de la population de la région, soit plus de 100 000 personnes sur les 120 000 recensées, qui ont fui vers l’Arménie.

Erevan craint à présent que l’Azerbaïdjan, en position de supériorité grâce à ses ressources et à l’appui de la Turquie, cherche à tirer profit de sa position favorable. Les autorités arméniennes redoutent particulièrement une possible tentative de l’Azerbaïdjan pour annexer de force l’enclave du Nakhitchevan en attaquant le sud de l’Arménie. Plusieurs initiatives de négociation ont été mises en place entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, mais jusqu’à présent, aucun accord n’a pu être conclu entre ces deux pays.

Dans l’Actualité

5. octobre 2024
5. octobre 2024
5. octobre 2024