Niels Arestrup, icône du cinéma français, est décédé à 75 ans
Dimanche 1er décembre, Niels Arestrup s’est éteint à son domicile de Ville-d’Avray, dans les Hauts-de-Seine, à l’âge de 75 ans. Sa femme, Isabelle Le Nouvel, a annoncé cette triste nouvelle à France Télévisions, précisant qu’il est parti « au terme d’un combat courageux contre la maladie » et « entouré de l’amour des siens ». L’acteur, qui avait eu des jumeaux en 2012, laisse derrière lui un héritage cinématographique remarquable, couronné de trois César du meilleur acteur dans un second rôle pour De battre mon cœur s’est arrêté (2006), Un prophète (2010) et Quai d’Orsay (2014).
Une carrière marquée par la diversité et l’intensité
Niels Arestrup a fait ses débuts dans les années 1960 sur les planches avant de s’illustrer au cinéma à partir des années 1970, travaillant avec des réalisateurs tels que Samy Pavel, Alain Resnais et Claude Lelouch. C’est dans la seconde moitié de sa carrière qu’il a véritablement marqué l’histoire du cinéma français, notamment grâce à Jacques Audiard, qui lui a confié des rôles mémorables : un père impitoyable dans De battre mon cœur s’est arrêté et un parrain de la mafia dans Un prophète.
Outre ses succès cinématographiques, Arestrup a été nommé à plusieurs reprises aux César et a remporté le Molière du comédien en 2020 pour sa prestation dans Rouge. L’Académie des César a salué son « charisme, son talent et sa simplicité », tandis que Jean-Michel Ribes, auteur et metteur en scène, a évoqué sa place parmi « les plus grands acteurs » de sa génération.
Une personnalité complexe et humaine
Malgré ses succès, Arestrup n’a pas été sans controverse. Il était parfois perçu comme un acteur « caractériel » et a eu des épisodes de comportements violents, notamment en 1983, lorsqu’Isabelle Adjani s’est retirée d’une pièce après une altercation avec lui, et en 1996, lorsque Myriam Boyer a été licenciée de Qui a peur de Virginia Woolf ? après un échange de coups. Jean-Michel Ribes a souligné que bien que difficile, Arestrup était « un homme sensible et très gentil » et que ses regrets quant à ses actes passés étaient profonds.
Avec l’âge, l’acteur a su apaiser son image. Père de jumeaux à 62 ans, il parlait de sa paternité comme d’un moment de stabilité retrouvée. En 2014, il confiait à Paris Match : « Pour envisager d’avoir des enfants, il a fallu que je sois très amoureux, que j’arrive à un moment de mon existence où je suis enfin stabilisé. » Sa carrière et sa vie restent un témoignage de la complexité et de l’intensité qui ont marqué l’homme et l’artiste.