L’accord du gouvernement marocain se fait toujours attendre, ce qui explique le retard dans l’acheminement de l’aide humanitaire française suite au séisme

  • Post category:International
  • Temps de lecture :5 min de lecture

Le Maroc accepte, jusqu’à présent, l’aide de l’Espagne, de la Grande-Bretagne, du Qatar et des Émirats arabes unis

Les équipes de secours marocaines s’emploient activement à retrouver des survivants sous les décombres à la suite du séisme qui a causé la perte de plus de 2 000 vies dans la région sud-ouest de Marrakech. Toutefois, jusqu’à présent, la France n’a pas reçu de demande d’aide, et le Maroc n’a pas encore fait appel à une assistance internationale. En février, après le séisme ayant provoqué la tragique disparition de plus de 50 000 personnes en Turquie et en Syrie, le Maroc avait rapidement autorisé les ONG à envoyer des volontaires et du matériel d’urgence. Cependant, à l’heure actuelle, le Maroc ne suit pas cette approche.

Selon les ONG, plusieurs raisons expliquent cette décision. Tout d’abord, lancer un appel à l’aide reviendrait à reconnaître l’incapacité à gérer une catastrophe de cette envergure. De plus, cela impliquerait une certaine ingérence étrangère. En conséquence, aucune demande d’aide n’a été formulée, malgré la disponibilité déclarée de la France, comme l’a souligné le président Emmanuel Macron lors du sommet du G20 à New Delhi :

“Les autorités marocaines savent exactement ce que nous pouvons fournir, ainsi que la nature et le calendrier de notre soutien. Nous sommes prêts à intervenir dès que cette aide sera sollicitée.”

Le président Macron a également écrit une lettre au roi du Maroc, mais n’a pas encore reçu de réponse. En revanche, d’autres pays tels que l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Émirats arabes unis ont vu leurs offres d’aide officiellement acceptées par le Maroc.

Le ministère exprime sa gratitude envers tous les pays qui ont proposé d’envoyer des secouristes. Cependant, il souligne que le Maroc a accepté l’aide de seulement quatre pays, après avoir mené une évaluation minutieuse des besoins sur le terrain et en tenant compte du risque de contre-productivité en cas d’absence de coordination.

Le communiqué précise que d’autres offres pourraient être acceptées à l’avenir si les besoins évoluent.

De nombreux pays, de la France aux États-Unis en passant par Israël, ont offert leur aide au Maroc après le séisme dévastateur qui a causé la perte de plus de 2 100 vies.

Le président Emmanuel Macron a qualifié le séisme de “tragédie qui nous touche tous” lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet du G20 à New Delhi.

“Un différend entre le roi du Maroc et le président de la République”

Face à cette absence de réponse de la part du Maroc, certaines ONG et associations humanitaires se retrouvent dans une impasse. Selon des informations de France Info, plusieurs associations se voient refuser l’autorisation d’intervenir ou d’accéder au pays. “Malheureusement, le gouvernement marocain ne nous a toujours pas donné son accord”, déplore Arnaud Fraisse, président de l’ONG Secouristes sans frontières. “Nous ne comprenons pas cette situation de blocage. Aucune explication n’a été fournie jusqu’à présent, et les équipes de sécurité civile françaises sont également immobilisées pour le moment.”

Jusqu’à présent, les ONG les plus importantes telles que Médecins du Monde et la Sécurité civile n’ont pas envoyé de bénévoles, d’avions ou de matériel. Cependant, quelques équipes sont autorisées à intervenir de manière limitée, comme Médecins sans Frontières (MSF), qui a déployé quatre personnes pour évaluer les besoins dans les hôpitaux. Une équipe de secouristes de Nice, spécialisée dans les recherches cynotechniques, est également présente avec six membres et quatre chiens. 

Plusieurs associations expliquent que le Maroc pourrait également choisir de prendre son temps pour évaluer les besoins de manière approfondie, afin de permettre une coordination efficace des secours, plutôt que de lancer un appel général qui entraînerait l’arrivée de nombreuses associations sur place, créant ainsi une certaine confusion.

Dans l’Actualité

5. octobre 2024
5. octobre 2024
5. octobre 2024