Ces nouveaux témoignages viennent s’ajouter aux premières révélations concernant l’abbé, divulguées il y a sept semaines
Nouvelles révélations sur l’abbé Pierre : Un choc pour les organisations concernées
Sept semaines après les premières révélations, un nouveau rapport du cabinet spécialisé Egaé, relayé par la Fondation Abbé-Pierre, fait état de dix-sept nouveaux témoignages accusant l’abbé Pierre de violences sexuelles commises entre les années 1950 et 2000. Ces accusations concernent des faits graves, tant sur des femmes mineures que majeures. Dans ce contexte, la Fondation Abbé-Pierre a également annoncé son changement de nom, marquant une rupture symbolique.
Suite aux premières accusations, « le mouvement Emmaüs a instauré un dispositif d’écoute géré par le groupe Egaé. Ce dispositif a permis de recueillir de nombreux témoignages relatifs aux agissements de l’abbé Pierre », précise la fondation. Parmi ces témoignages, dix-sept sont synthétisés dans un rapport qui mentionne des violences sexuelles de différentes natures, dont des « contacts non sollicités sur les seins », des « baisers forcés », des « fellations imposées », ainsi que des « actes répétés de pénétration sexuelle » et des « contacts sexuels sur une enfant ». Les faits rapportés se sont déroulés en France, mais également aux États-Unis, au Maroc et en Suisse.
Les victimes sont, pour la plupart, des bénévoles d’Emmaüs, des salariées de lieux où l’abbé Pierre a séjourné, des membres de familles proches de lui, ou encore des personnes rencontrées lors de manifestations publiques.
Une onde de choc pour la France et un lieu de mémoire fermé
Les premières révélations, apparues le 17 juillet, ont ébranlé la société française, tant l’abbé Pierre était perçu comme une figure emblématique de la lutte contre la pauvreté et le mal-logement. Face à ces nouvelles accusations, la Fondation Abbé-Pierre a réaffirmé son soutien inconditionnel aux victimes et a pris la décision de changer de nom.
De son côté, Emmaüs a annoncé la fermeture définitive du lieu de mémoire dédié à l’abbé Pierre à Esteville, en Seine-Maritime, où il repose. Cette décision symbolise un tournant majeur pour l’organisation.
En parallèle, une commission d’experts indépendants sera mise en place pour « comprendre et expliquer les dysfonctionnements qui ont permis à l’abbé Pierre d’agir ainsi pendant plus de cinquante ans », comme l’indique un communiqué conjoint des organisations concernées.