Le producteur Bruno Pésery a annoncé mardi 27 février que la sortie du nouveau film de Jacques Doillon, “CE2”, initialement prévue pour le 27 mars, a été reportée sine die. Cette décision intervient après que le réalisateur a été mis en cause par plusieurs actrices, dont Judith Godrèche, pour des accusations remontant à quarante ans

Bruno Pésery a déclaré dans une interview au Film Français : “Lorsque nous avions décidé de maintenir cette date, nous espérions que la part soit faite entre les faits reprochés à Jacques Doillon et un film qui est le fruit du travail d’une équipe. Nous nous sommes trompés.” Il a également ajouté : “Il ne nous semble aujourd’hui ni possible, ni souhaitable de maintenir cette date de sortie.”

La sortie de “CE2” était déjà sujette à des spéculations depuis que le réalisateur était visé par une enquête pour viols sur mineure, à la suite d’une plainte de Judith Godrèche, qui avait travaillé avec lui sur “La Fille de 15 ans” en 1989.

Réponse de Jacques Doillon aux accusations

Jacques Doillon, âgé de 79 ans, se retrouve au centre d’une enquête aux côtés du réalisateur Benoît Jacquot, 77 ans, pour des accusations graves, notamment de viol sur mineur et d’agressions sexuelles. Ces allégations ont été portées à la suite d’une plainte de Judith Godrèche, avec qui il a collaboré sur le film “La Fille de 15 ans” en 1989. Elle l’accuse publiquement de gestes inappropriés pendant le tournage.

Par ailleurs, l’actrice Isild Le Besco a annoncé son intention de porter plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon, affirmant que ce dernier l’avait exclue d’un projet de film à l’âge de 17 ans après qu’elle a refusé ses avances. Anna Mouglalis a également accusé publiquement Jacques Doillon de comportement inapproprié, alléguant qu’il l’avait embrassée de force. Toutefois, le réalisateur a qualifié l’accusation d’Anna Mouglalis de “grotesque” et a nié les accusations d’Isild Le Besco.

Face à ces accusations, Jacques Doillon se proclame innocent et a publiquement défendu son innocence au début du mois de février. Il a dénoncé ce qu’il décrit comme des “dénonciations arbitraires, des fausses accusations et des mensonges”, affirmant qu’il se tenait à la disposition de la justice.

En outre, l’actrice Nora Hamzawi a publiquement exprimé son désaccord avec la décision de sortir le film en salles, dénonçant un mépris envers la parole des femmes dans cette affaire.