La Russie affirme que la France a initié un « dialogue » sur l’Ukraine sans Kiev
Moscou a affirmé, ce jeudi 26 décembre, que Paris aurait « lancé des appels via des canaux confidentiels » pour établir un « dialogue » sur l’Ukraine, sans impliquer les autorités de Kiev. Jusqu’à présent, la France n’a pas réagi à ces accusations.
Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, a déclaré lors d’une conférence de presse que des responsables français auraient tenté d’engager des discussions sur la situation ukrainienne directement avec Moscou, écartant l’Ukraine. « À plusieurs reprises, nos collègues français ont proposé, par des voies confidentielles, de nous aider à instaurer un dialogue sur la question ukrainienne. D’ailleurs, sans l’Ukraine », a-t-il affirmé.
Lavrov a souligné que ces démarches allaient à l’encontre des principes proclamés par les pays occidentaux, qui insistent régulièrement sur l’importance de ne pas décider de l’avenir de l’Ukraine sans sa participation. « Nous n’avons pas refusé », a-t-il ajouté, affirmant que la Russie reste « prête à écouter ».
Le diplomate russe n’a cependant pas précisé quand ces contacts auraient eu lieu ni quels sujets auraient été abordés.
Un appel à l’unité de Kiev face à des pourparlers incertains
L’hypothèse de négociations de paix pour mettre fin au conflit en Ukraine, qui a débuté avec l’invasion russe en février 2022, revient régulièrement dans les débats internationaux. Le retour possible de Donald Trump à la présidence des États-Unis alimente cette perspective, l’ancien président ayant promis de rétablir la paix « en 24 heures ». Toutefois, l’ambiguïté de ses intentions inquiète Kiev, qui redoute d’être contrainte à des compromis défavorables.
La semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réitéré son appel à l’unité des alliés occidentaux lors d’un sommet à Bruxelles. « C’est seulement ensemble que les États-Unis et l’Europe peuvent véritablement arrêter Poutine », a-t-il déclaré.
Des critiques sur la position française
Sergueï Lavrov a également critiqué ce qu’il a qualifié de « comportement ambigu » de la France vis-à-vis du conflit ukrainien. Selon lui, des discussions en Europe, y compris en France, sur l’envoi éventuel de troupes pour superviser un cessez-le-feu fragiliseraient toute initiative de paix. « De telles déclarations ne favorisent pas une prise au sérieux des propositions françaises », a-t-il conclu.
Alors que l’idée de négociations de paix est de plus en plus évoquée, ces échanges illustrent les tensions persistantes entre Moscou et les capitales occidentales sur la gestion du conflit ukrainien.