Dans une vidéo filmée à proximité de la colonie pénitentiaire où l’opposant était emprisonné, elle adresse un message au président russe : « Vous détenez la solution à ce problème, c’est entre vos mains. »
Dans une vidéo publiée le mardi 20 février, la mère d’Alexeï Navalny a lancé un appel émouvant au président Vladimir Poutine, demandant instamment la remise immédiate du corps de son fils. Filant non loin de la colonie pénitentiaire de l’Arctique russe où son fils était détenu, Lioudmila Navalnaïa a déclaré :
« J’en appelle à vous, Vladimir Poutine, la solution à ce problème ne dépend que de vous. Laissez-moi enfin voir mon fils. Je demande à ce que le corps d’Alexeï soit rendu sans délai afin que je puisse l’enterrer de façon humaine ».
En outre, Lioudmila Navalnaïa a également envoyé une lettre au président russe, rendue publique par l’avocat Ivan Jdanov, directeur de la Fondation anticorruption fondée par Alexeï Navalny. Dans cette lettre, elle exprime son désarroi quant au manque d’informations concernant le lieu où se trouve la dépouille de son fils, et demande l’autorisation de recevoir son corps. Ivan Jdanov a également indiqué qu’une plainte avait été déposée devant le tribunal de Salekhard contre le comité d’enquête.
Alexeï Navalny est décédé vendredi dernier à l’âge de 47 ans dans une prison du district autonome de Iamalo-Nénétsie, où il purgeait une peine de 19 ans pour « extrémisme ». Suite à son décès, la mère et un avocat de l’opposant, présents sur place, ont été privés d’accès à la dépouille pour une période d’au moins 14 jours, selon l’équipe d’Alexeï Navalny, qui accuse le Kremlin de l’avoir assassiné. Kira Iarmich, porte-parole d’Alexeï Navalny, a déclaré sur YouTube que les enquêteurs ont informé les avocats et la mère d’Alexeï qu’ils ne rendront pas son corps avant une soi-disant « expertise chimique » de 14 jours.
Interrogé sur ce sujet, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a simplement déclaré qu’une enquête était en cours et qu’il n’y avait pas encore de résultats. Selon Evguéni Smirnov, avocat de l’ONG spécialisée Pervy Otdel, les enquêteurs peuvent légalement conserver le corps d’une personne décédée en prison jusqu’à 30 jours. Cependant, même après ce délai, les autorités peuvent décider d’ouvrir une enquête criminelle, procéder à de nouvelles manipulations et garder le cadavre aussi longtemps qu’elles le souhaitent.
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