La hauteur du Mont Blanc est maintenant de 4 805,59 mètres, ayant diminué de 2,22 mètres au cours des deux dernières années

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L’altitude du Mont Blanc a enregistré une réduction de plus de deux mètres par rapport à la dernière mesure réalisée en 2021, un phénomène qui fluctue depuis environ deux décennies, voire peut-être depuis des temps immémoriaux, selon les géomètres

La légère baisse de la hauteur de la plus haute montagne d’Europe est désormais de 4 805,59 mètres en 2023, soit 2,22 mètres de moins par rapport à la mesure de 2021, selon les calculs effectués par les géomètres-experts de Haute-Savoie, qui réalisent ces mesures tous les deux ans depuis deux décennies. Ils ont gravi le sommet mi-septembre.

Cette variation de niveau peut être liée aux variations de précipitations estivales et a été observée par le passé. Jean des Garets, président de la chambre départementale des géomètres de Haute-Savoie, a déclaré lors d’une conférence de presse à Chamonix que “le Mont Blanc pourrait très bien être beaucoup plus élevé dans deux ans” lors de la prochaine mesure.

En 2021, le toit des Alpes avait été mesuré à 4 807,81 mètres, soit près d’un mètre de moins par rapport à la mesure effectuée en 2017 (la mesure de 2019, très basse, avait été gardée secrète car jugée peu représentative). En revanche, c’est en 2007 que l’altitude la plus élevée avait été enregistrée, atteignant 4 810,90 mètres.

La 12e édition de cette opération, qui vise à modéliser la calotte glaciaire et à recueillir des données scientifiques sur l’impact des changements climatiques sur les montagnes alpines, a été réalisée par une vingtaine de personnes réparties en huit cordées, équipées d’outils de haute précision et d’un drone pour la première fois.

Initialement, les résultats de ces relevés ne devaient être rendus publics que “20 ans plus tard”, selon un participant à deux expéditions, mais l’enthousiasme suscité a convaincu les organisateurs de les divulguer avant terme.

Les géomètres avertissent que ces variations sont normales car “depuis des temps immémoriaux, l’altitude du Mont Blanc oscille continuellement”. Le sommet “rocheux” de la montagne culmine à 4 792 mètres, mais c’est l’épaisseur de la couche de “neiges éternelles” qui le recouvre, fonctionnant comme une énorme congère, qui “varie en fonction des vents d’altitude et des précipitations”, expliquaient-ils en 2021

L’altitude du sommet varie également au fil des saisons, le Mont Blanc étant un “complexe dunaire” où le vent, plus intense en hiver, érode davantage la neige qu’en été. Ainsi, le sommet est plus élevé à la fin de la belle saison qu’au printemps.

Alors que la fonte des glaciers s’accélère en raison du réchauffement climatique, affectant particulièrement l’arc alpin, Denis Borel, membre de l’équipe, invite à la prudence et à “ne pas tirer de conclusion hâtive” concernant des mesures réalisées uniquement depuis les années 2001 avec la précision actuelle. Les données recueillies seront exploitées par des climatologues, glaciologues et autres scientifiques pour mieux comprendre ce phénomène.

Les glaciers européens ont perdu environ un tiers de leur volume entre 2000 et 2020 en raison du réchauffement climatique. En 2022, la fonte des glaciers dans les Alpes françaises a été qualifiée d’exceptionnelle, représentant environ 5 à 7 % de la masse glaciaire restante, selon des glaciologues.

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