Ce jeudi 7 novembre, près de 5 000 personnes sont attendues à Paris pour manifester contre un amendement gouvernemental visant à augmenter la fiscalité sur les jeux et paris, touchant particulièrement le secteur hippique
Ce projet de loi, intégré dans le budget de la Sécurité sociale, prévoit un relèvement significatif des taxes sur les paris, en ligne comme dans les réseaux physiques, une décision que la filière considère comme « mortifère ».
La mobilisation de la filière hippique : annulation exceptionnelle des courses
Pour la première fois depuis des décennies, aucune course ne se tiendra en France aujourd’hui. Les 25 courses initialement prévues ont été annulées pour permettre aux professionnels des courses – entraîneurs, éleveurs, jockeys et autres acteurs du secteur – de se mobiliser en masse. Cette journée d’arrêt devrait coûter environ 3 millions d’euros à la filière, qui a jugé cet effort nécessaire pour défendre son avenir.
Un amendement controversé malgré des tentatives d’apaisement
Le texte propose d’augmenter les taxes sur les produits bruts des jeux, avec une hausse notable pour les paris en ligne, passant de 6,9 % à 15 %, ainsi qu’une augmentation sur les offres promotionnelles et les jeux de casino. Bien que l’Assemblée nationale ait rejeté cet amendement, des voix, notamment celle de l’éleveur et propriétaire Lakhdar Terbèche, s’élèvent pour alerter sur les possibles rebondissements au Sénat. Les organisations comme France Galop et la Société du Trotteur Français insistent sur le maintien de la pression face à ce qu’elles perçoivent comme une menace constante pour leur équilibre financier.
La filière hippique, un écosystème fragilisé
Les représentants de la filière rappellent son importance économique : chaque année, elle rapporte 951 millions d’euros à l’État sans subventions publiques, et fait vivre quelque 66 000 personnes à travers 226 hippodromes et plus de 18 000 courses. Stéphane Meunier, président du Syndicat des entraîneurs, drivers et jockeys de trot, souligne l’impact que cette taxe aurait sur les petites structures déjà fragilisées : « Ce sont 35 millions d’euros par an qui disparaîtraient, soit l’équivalent d’un mois de revenus pour nos professionnels. »
En dépit des assurances du ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, qui a exprimé son soutien aux acteurs de l’hippisme, le secteur demeure méfiant et mobilisé, déterminé à protéger son équilibre face à des mesures perçues comme déstabilisatrices.