Les responsabilités de la destruction du barrage hydroélectrique de Nova Kakhovka en Ukraine sont l’objet d’un « poker menteur » entre les deux camps impliqués. Le Kremlin accuse un acte de sabotage délibéré, tandis que Kiev attribue cette destruction à un crime de guerre commis par les Russes. Chacune des parties voit dans cette catastrophe une opportunité d’affaiblir son adversaire.
Dès que la catastrophe a été signalée, l’Ukraine a rapidement accusé la Russie de crime de guerre, et le Kremlin a immédiatement répondu en évoquant un acte de sabotage délibéré. La question de savoir qui aurait eu intérêt à détruire le barrage de Nova Kakhovka se pose alors. Sur le plan militaire, la fuite d’eau du barrage contribue à élargir le fleuve Dniepr, portant ainsi un coup dur à la contre-offensive ukrainienne. « L’élargissement du cours du Dniepr complique considérablement la situation, car tous les ponts ont été détruits », souligne Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire.
Les images de la destruction du barrage semblent indiquer une action perpétrée par la Russie. Selon Edouard Joly, expert des conflits contemporains, cela ne pourrait être réalisé qu’avec une importante quantité d’explosifs, qui auraient été placés par l’armée russe contrôlant la zone. Il précise également que les forces russes occupent le barrage et qu’elles n’hésiteraient pas à détruire cette infrastructure civile, même si cela affecte également leur propre territoire. « Les cibles civiles et les infrastructures font partie des objectifs habituels », ajoute-t-il. Par conséquent, cela pourrait également compromettre l’approvisionnement de la Crimée.
A Lire Dans l’Actualité