L’actrice icône du mouvement #MeToo propose des mesures contre les violences sexuelles dans l’industrie cinématographique lors de son témoignage devant le Sénat

“L’image de cette famille incestueuse dans le cinéma ne fait que refléter celles que nous connaissons tous.” Lors de son audition devant la délégation aux droits des femmes du Sénat le jeudi 29 février, l’actrice Judith Godrèche a appelé à l’ouverture d’une commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans l’industrie cinématographique. Elle a également exigé “le retrait” de Dominique Boutonnat de ses fonctions à la présidence du Centre national de la cinématographie (CNC). Boutonnat est impliqué dans une affaire d’agression sexuelle sur son filleul de 21 ans, une affaire qui n’a pas encore été jugée et qu’il nie catégoriquement.

“Chacun était au courant”, a-t-elle déclaré, soulignant que “dans l’industrie cinématographique, un agresseur se cachant sous le masque d’un réalisateur inflige des souffrances réelles à de jeunes filles, les poussant à pleurer véritablement.” “Cet agresseur, sous couvert de réalisateur, leur donne rendez-vous (…) près du jardin du Luxembourg, où il prend réellement possession d’elles”, a-t-elle ajouté.

Judith Godrèche propose des mesures de protection pour les enfants sur les plateaux de cinéma

Devenue une voix majeure dans la lutte contre les violences sexuelles sur les enfants depuis qu’elle a brisé le silence et porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, Judith Godrèche a été auditionnée par la délégation aux droits des femmes au Palais du Luxembourg.

Durant cette audition, elle a appelé à l’instauration d’un “référent neutre sur les tournages impliquant des mineurs, indépendant de la production et formé pour ce rôle”, ainsi qu’à la mise en place de mesures garantissant qu’aucun enfant ne soit laissé seul sur le plateau de tournage, avec un système de supervision renforcé. Elle a également plaidé en faveur de l’introduction d’un “coach d’intimité pour les scènes impliquant des situations sexuelles”, afin de protéger davantage les jeunes acteurs et actrices.