Journée de mobilisation en France pour ce qui ressemble
à un quitte ou double

Une 9e journée de mobilisation qui sera très scrutée par le gouvernement et qui s’annonce dores et déjà conséquente après les propos d’Emmanuel Macron qui ont beaucoup fait réagir la classe politique et l’intersyndical

Emmanuel Macron est resté sur sa position et pourrait-on dire là même clairement défendue. Mais cela n’a pas échappé aux syndicats qui veulent, au travers de cette manifestation, montré la fracture entre « la rue » et le gouvernement. Pour autant il ne s’agit en aucun cas d’un « baroud d’honneur » et il faut s’attendre a de nouvelles manifestations, sans doute moins organisées et plus spontanées.
 
On est en présence d’une mobilisation très significative et surtout la première depuis l’utilisation du 49.3 par le gouvernement afin de passer son texte ou presque des députés. Mais cela n’a fait qu’attiser les tensions et le climat social s’en ressent énormément. Les manifestations sont quotidiennes avec parfois des heurts entre force de l’ordre et manifestants.
Mais comme la souligné le président lors de son interview télévisé en date du mercredi 22, le texte, lui, suit « un chemin démocratique », comme il se doit et il ne saurait en être autrement. Et d’ajouter que son entrée en vigueur devra se faire d’ici la fin de l’année, après « décision du Conseil constitutionnel » – saisi à la fois par la Première ministre mais également les oppositions – afin de la promulguer.

« Rien n’a été fait pour entrevoir de l’apaisement », après l’interview du président Macron

Si les syndicats sont convaincus que par son discours le président Emmanuel Macron ne fait que renforcer la détermination des opposants, il n’en reste pas moins qu’en l’état la loi risque d’être promulguer par le Conseil constitutionnel.
 
Cependant, Philippe Martinez, le leader de la CGT, avait « anticipé » ce cas de figure. Et depuis plusieurs semaines, il ne cesse de « rameuter » ses troupes en expliquant qu’une « loi, si tentait qu’elle est votée, n’est pas nécessairement appliquée ». Et de s’appuyer sur « le contrat première embauche ». Dit autrement : ne nous arrêtons pas là et poursuivons le mouvement, même si la loi est promulguée.
 
« Cette manifestation, ce n’est pas un baroud d’honneur, au contraire, c’est la mobilisation qui passe à un degré supérieur après ce qui s’est passé, le 49.3, le passage en force du gouvernement, et jusqu’aux dernières déclarations d’Emmanuel Macron (…) Cette prise de parole, c’est tout sauf de l’apaisement », nous a déclaré ce mercredi à Strasbourg Amaury Cullard, psychologue de 42 ans.
 
Il est à noter également que lors de son interview, le président de la République a aussi relevé le manque de propositions de la part des syndicats et notamment de la CFDT qui, selon lui, n’a pas su « proposer un compromis » qui aurait alors été regardé. « C’était, comme montré un vœux d’impuissance » semblait vouloir dire Emmanuel Macron. 

« Entre je t’aime, moi non plus » « le citoyen ressent comme une provocation de la part du pouvoir »

Un dès moment fort des propos de la part du chef de l’État aura été sans doute son appréciation sur les manifestations. Ainsi le 
chef de l’État a dit ne pouvoir accepter « ni les factieux ni les factions » et d’entrevoir une comparaison avec les événements du Capitole lors de l’élection de Joe Biden aux États-Unis.
 
Les syndicats et même la classe politique ont dénoncé à l’unisson le « mépris » et le « déni » du chef de l’État. Alors qu’il est attendu ce jeudi en début d’après-midi à Bruxelles pour un conseil européen.
 
« Cette intervention va attiser la colère », a affirmé sur RTL le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui quittera la semaine prochaine la direction de la Confédération, lors du 53e Congrès de l’organisation syndicale.

Pour l’exécutif le temps joue en sa faveur, la lassitude gagne les rangs des grévistes 

Pourtant entre 40 et 50% de grévistes sont attendus dans les écoles maternelles et élémentaires, selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. Et à en croire les différents syndicats, les grévistes pourraient être tout aussi nombreux parmi les raffineurs mais aussi les électriciens et les gaziers qui sont « majoritaire » dans la contestation.
En ce qui concerne le trafic à la RATP et à la SNCF il est fortement perturbé. Et pour corroborer ces propos,  le syndicat FO-RATP, premier chez les conducteurs de métro, a appelé, après l’activation du 49.3, à faire de jeudi « une journée noire » dans les transports. À la SNCF, seule la moitié des TGV Inoui et Ouigo et le tiers des TER rouleront.
 
Sans oublier le syndicat lycéen FIDL qui lui appelle à des « blocus massifs partout sur le territoire » jeudi et vendredi.  Ce qui laisse à penser que la mobilisation de jeudi sera une sorte de baroud d’honneur, ou encore un bouquet final avant que la contestation ne se tarisse ? Selon une de nos sources proche du gouvernement, l’exécutif s’attend à ce que la mobilisation « ne concerne plus que quelques irréductibles » après la manifestation de jeudi, et à ce que tout rentre dans l’ordre « ce week-end ».

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