Jimmy Carter, un homme de foi, de paix et de paradoxes, s’éteint à 100 ans
L’ancien président américain et prix Nobel de la paix Jimmy Carter est décédé le 29 décembre 2024 à son domicile de Plains, en Géorgie, à l’âge de 100 ans. Celui qui fut le 39ᵉ président des États-Unis (1977-1981) laisse derrière lui une vie marquée par des succès diplomatiques, des échecs politiques, et un engagement humanitaire exemplaire.
Un parcours hors norme
Né à Plains en 1924 dans une famille modeste d’agriculteurs baptistes, Jimmy Carter a tracé une trajectoire atypique. Diplômé de l’Académie navale en ingénierie nucléaire, il a servi dans la marine avant de revenir gérer la ferme familiale après la mort de son père en 1953. Son ascension politique commence au Sénat de Géorgie, puis au poste de gouverneur de l’État. En 1976, dans un contexte de défiance envers les élites après le scandale du Watergate, il est élu président des États-Unis, devenant le premier sudiste à accéder à ce poste depuis la guerre civile.
Une présidence controversée
Sa présidence, exercée en pleine guerre froide, a été marquée par des succès notables, comme les accords de Camp David de 1978 entre l’Égypte et Israël, et la restitution du canal de Panama. Cependant, elle a également été plombée par des crises économiques et internationales, notamment la révolution iranienne et la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran. Malgré ses efforts, ces événements ont fragilisé son mandat, contribuant à sa défaite face à Ronald Reagan en 1980.
Une vie d’après exemplaire
Après son départ de la Maison-Blanche, Jimmy Carter s’est dédié à l’humanitaire. Il a fondé la Carter Center pour promouvoir la paix et les droits de l’homme et a soutenu Habitat for Humanity dans la construction de logements pour les plus démunis. Son engagement lui a valu le prix Nobel de la paix en 2002. Loin des cercles de pouvoir, il a su regagner une popularité tardive, incarnant un idéal de modestie et de service public.
Hommages unanimes
Sa mort a suscité une vague d’hommages à travers le monde. Le président Joe Biden a décrété une journée de deuil national le 9 janvier, saluant une figure ayant inspiré « des générations d’Américains ». Les anciens présidents Barack Obama, Bill Clinton, et George W. Bush ont également salué son héritage. À l’international, des dirigeants tels qu’Emmanuel Macron et Charles III ont rendu hommage à son combat pour la paix, tandis que Volodymyr Zelensky et Abdel Fattah al-Sissi ont rappelé son rôle déterminant dans des moments clés de l’histoire mondiale.
Jimmy Carter restera dans les mémoires comme un visionnaire en avance sur son temps, un homme de foi et d’humilité, et un symbole d’intégrité dans un monde souvent marqué par le cynisme politique.