Iran : au moins 40 morts dans l’explosion du port de Shahid Rajaï, un incendie toujours en cours

Au lendemain d’une violente explosion dans le principal port commercial d’Iran, le bilan s’alourdit : au moins 40 morts et plus de 1 000 blessés ont été recensés.

Un choc d’une rare violence

Samedi 26 avril, peu avant midi, une puissante explosion a ravagé le port de Shahid Rajaï, situé près de Bandar Abbas, dans le sud du pays. Le souffle de la déflagration, entendu à des dizaines de kilomètres à la ronde, a provoqué des scènes de chaos. D’après les premières images relayées par les médias iraniens, des bâtiments gravement endommagés, des carcasses de véhicules ensanglantées et une épaisse fumée noire s’élevant dans le ciel témoignent de l’ampleur du drame.

Selon le Croissant-Rouge iranien, le dernier bilan officiel fait état d’au moins 40 morts et de plus d’un millier de blessés. Un appel urgent aux dons de sang a été lancé pour venir en aide aux victimes.

L’origine de l’explosion reste incertaine

L’incendie qui s’est déclaré après l’explosion reste “sous contrôle mais pas éteint”, ont précisé dimanche les autorités sur place. D’importants moyens aériens, dont des avions bombardiers d’eau envoyés en renfort par la Russie, ainsi que de nombreuses équipes de pompiers, tentent de maîtriser les flammes plus de 24 heures après les faits.

Concernant l’origine du sinistre, les hypothèses divergent. Si les douanes locales évoquent un incendie dans un entrepôt de produits chimiques, d’autres sources, comme le New York Times, citent la présence présumée de perchlorate de sodium, un composant utilisé dans les carburants pour missiles. Aucune piste terroriste ni aucun sabotage n’ont pour l’instant été officiellement avancés, malgré un contexte régional tendu.

Mobilisation nationale et internationale

Le président Massoud Pezeshkian, qui a rapidement ordonné l’ouverture d’une enquête, s’est rendu sur les lieux dimanche après-midi. Face à l’ampleur de la catastrophe, les autorités ont décrété trois jours de deuil dans la province d’Hormozgan et un jour de deuil national ce lundi.

À Bandar Abbas, ville de 650 000 habitants, bureaux et établissements scolaires sont restés fermés, et le ministère de la Santé a recommandé aux habitants de rester confinés et de porter des masques en raison de la propagation de fumées toxiques.

De nombreux pays, parmi lesquels l’Arabie saoudite, la Russie, l’Inde et la Turquie, ont adressé leurs condoléances à l’Iran. L’ONU a également exprimé sa solidarité.

Un port stratégique gravement touché

Le port de Shahid Rajaï est un nœud vital pour l’économie iranienne : 85 % des marchandises du pays y transitent, tout comme une part essentielle du trafic pétrolier mondial via le détroit d’Ormuz. Malgré les dégâts, les autorités ont annoncé dimanche la reprise partielle des opérations de chargement et de dédouanement.

La catastrophe intervient alors que l’Iran est engagé dans des discussions internationales cruciales, renforçant les spéculations autour d’une possible dimension géopolitique du drame. Pour l’heure, l’enquête devra déterminer les circonstances exactes de cette explosion meurtrière.