Des inondations dévastatrices ont été déclenchées par le débordement d’un lac glaciaire himalayen dans le nord-est de l’Inde, entraînant au moins 14 décès et la disparition de 102 personnes, ont annoncé des responsables jeudi

Le drame s’est produit à la suite de fortes précipitations qui se sont abattues sur le lac glaciaire de Lhonak, situé dans l’État de Sikkim, à proximité de la frontière chinoise. Ces précipitations ont provoqué des crues soudaines dans la vallée de la Tista.

Les équipes de secours sont actuellement mobilisées malgré des conditions difficiles, avec des pluies incessantes et la destruction de ponts et de routes dans de nombreuses régions.

Le chef du gouvernement de l’État de Sikkim, Prem Singh Tamang, a appelé la population à rester vigilante tandis que les services d’urgence s’efforcent d’aider les sinistrés. Selon l’agence nationale de gestion des catastrophes, 26 personnes ont également été blessées.

L’armée indienne a signalé que le niveau de la Tista était de 4,5 mètres plus élevé que la normale en raison de la libération d’eau d’un barrage en amont. Cette montée des eaux a entraîné la destruction de six ponts et des dommages considérables à la route nationale reliant le Sikkim au reste de l’Inde.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a exprimé son engagement à fournir “tout le soutien possible” aux personnes touchées.

Des vidéos de l’agence de presse ANI montrent les eaux déferlant sur des zones habitées, provoquant l’effondrement de plusieurs maisons, des dégâts dans des bases militaires et d’autres installations, ainsi que la submersion de véhicules. Dans l’État voisin du Bengale occidental, des évacuations ont été menées depuis les districts de Kalimpong, Darjeeling et Jalpaiguri vers des zones plus sûres.

Les inondations et les glissements de terrain sont relativement fréquents en Inde, surtout pendant la mousson qui se déroule de juin à septembre. Cependant, en octobre, la mousson est généralement terminée. Les experts notent que le changement climatique a accru l’intensité des tempêtes tropicales, entraînant des précipitations plus abondantes et des inondations soudaines.

La fonte rapide des glaciers himalayens contribue également à l’augmentation du volume des cours d’eau, tandis que la construction non réglementée dans les zones à risque d’inondation expose les populations locales à de graves catastrophes.

Un rapport publié en juin par l’ICIMOD a révélé que les glaciers de l’Himalaya ont fondu 65% plus rapidement entre 2011 et 2020 par rapport à la décennie précédente. Selon les projections actuelles des émissions de gaz à effet de serre, les glaciers pourraient perdre jusqu’à 80% de leur volume actuel d’ici à la fin du siècle, selon cette organisation intergouvernementale basée au Népal.