Incendie tragique dans un gîte de Wintzenheim : Que sait-il vraiment passé lors du drame ayant coûté la vie à 11 personnes en Alsace

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Au cœur du Haut-Rhin, un établissement accueillant des individus en situation de handicap mental pour leurs vacances a été ravagé par un incendie ce mercredi

Les vacances ont pris un tournant tragique lorsque les flammes ont englouti un gîte où séjournaient des individus souffrant de handicaps mentaux. Cet événement s’est déroulé le mercredi 9 août à Wintzenheim, dans le Haut-Rhin. Vers 6h30, un incendie s’est déclaré, dévastant rapidement le bâtiment. Heureusement, grâce à l’intervention de près de 80 pompiers, l’incendie a été maîtrisé, mais malheureusement, onze victimes ont été recensées, selon les informations divulguées par le parquet de Colmar.

Les opérations de recherche se poursuivent pour retrouver les corps ensevelis sous les débris de cette résidence située dans une commune voisine de Colmar. Ce triste événement représente la tragédie la plus meurtrière en France depuis l’incendie d’un bar à Rouen en 2016.

L’incendie a éclaté dans la nuit du mardi au mercredi, provoquant un « embrasement généralisé » des premier et deuxième étages d’un bâtiment à colombages de style alsacien à Wintzenheim, comme l’ont rapporté les pompiers. Daniel Leroy, premier adjoint au maire de la ville, est arrivé sur les lieux à 7 heures du matin et a constaté un spectacle dévastateur. Il a déclaré à H24 : « Il ne restait pratiquement plus rien du bâtiment, la partie supérieure était totalement consumée et le toit s’était effondré. » Selon les autorités du Haut-Rhin, les flammes ont détruit environ 300 mètres carrés sur les 500 que comptait l’immeuble.

Cet édifice, composé de deux gîtes, était situé dans un espace clos aux côtés d’autres constructions. C’est la propriétaire, qui résidait à proximité, qui a alerté les secours peu après 6h30. Les équipes d’intervention sont arrivées rapidement à 6h45, mobilisant soixante-seize sapeurs-pompiers, quatre fourgons, quatre ambulances, un poste médical avancé et trois échelles. Les flammes ont finalement été maîtrisées vers 8h30, avec également l’assistance de quarante militaires de la gendarmerie.

Le gîte accueillait deux groupes de personnes souffrant de handicaps mentaux légers, venant de Meurthe-et-Moselle et du Doubs. Ces groupes avaient réservé leur séjour par l’intermédiaire de deux associations, notamment l’association AEIM-ADAPEI 54, qui s’occupe de personnes handicapées en Meurthe-et-Moselle. Selon un communiqué publié mercredi, ce séjour avait été organisé en collaboration avec l’agence spécialisée Oxygène Vacances adaptées. L’AEIM a mis en place une cellule de suivi et de soutien pour les familles et les proches touchés, en attendant de plus amples informations.

Onze vies tragiquement perdues dans le dévastateur incendie

Selon les informations relayées par le secrétaire général de la préfecture du Haut-Rhin, l’horrible incendie a frappé de plein fouet un groupe de 28 personnes qui se trouvaient sur les lieux au moment du sinistre. Malheureusement, seules 17 d’entre elles ont réussi à échapper aux flammes dévastatrices. Ce groupe était composé de deux accompagnateurs et de quinze autres adultes qui ont miraculeusement survécu, comme l’a détaillé le lieutenant-colonel Philippe Hauwiller, responsable de l’opération de secours des pompiers, dans un entretien avec H24.

Le lourd bilan de cette tragédie a été confirmé par la vice-procureure de la République de Colmar, Nathalie Kielwasser, qui a annoncé la découverte de onze corps parmi les décombres. Cependant, les opérations de récupération des corps s’avèrent complexes en raison des décombres instables et des parties effondrées du bâtiment, ainsi que du sol précaire. Ces victimes, dont les âges s’échelonnent entre 20 et 50 ans, se composent de dix vacanciers et d’un encadrant, d’après les précisions de Christophe Marot, secrétaire général de la préfecture du Haut-Rhin. En soirée, la préfecture a malheureusement confirmé que dix personnes avaient péri et qu’une onzième était portée disparue.

Pour identifier les victimes, des analyses ADN et des examens au scanner seront effectués dans un délai de 48 heures à quatre jours, selon l’assurance donnée par Nathalie Kielwasser lors de sa visite sur les lieux du drame, afin que les familles puissent obtenir des réponses d’ici au plus tard le lundi 14 août.

En réponse à cette tragédie, la préfecture du Haut-Rhin a mis en place un numéro de téléphone national, le 09 70 80 90 40, afin de centraliser les appels et d’informer les familles touchées. De plus, une équipe d’urgence médico-psychologique est déployée pour offrir un soutien aux survivants, selon les informations des pompiers. La mairie de Wintzenheim a également annoncé qu’une cérémonie œcuménique serait organisée à l’église Saint-Laurent à 19 heures le mercredi, afin d’honorer la mémoire des victimes et de soutenir leurs familles.

Actuellement, l’origine de l’incendie demeure inconnue. La vice-procureure de Colmar a mentionné qu’il semblait s’agir d’un « feu couvant » qui aurait progressé sur une durée prolongée avant de se déclarer. Les enquêteurs ont identifié le point de départ des flammes à l’étage où se trouvaient des chambres et une salle de séjour. Une rangée de chambres en mezzanine a également été affectée, entraînant son effondrement, ont signalé les pompiers.

Concernant les normes de sécurité du gîte, des enquêtes sont en cours pour déterminer si elles étaient respectées. La résidence, rénovée en 2022 et opérationnelle, selon les dires du premier adjoint au maire de Wintzenheim, Daniel Leroy, était apparemment en bon état de fonctionnement. Cependant, la propriétaire, profondément choquée, n’a pas pu fournir de réponses aux enquêteurs.

Pour faire la lumière sur les circonstances exactes de ce drame, une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Colmar, focalisée sur les causes du décès des victimes. Cette enquête a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Strasbourg ainsi qu’à l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.

La Première ministre sur les lieux de la tragédie

Suite au drame, un flot de réactions a émergé parmi les élus et les responsables politiques. Sur Twitter, le président Emmanuel Macron a partagé ses pensées face à cette tragédie : « Mes pensées vont aux victimes, aux blessés et à leurs proches ».

La Première ministre s’est rendue sur les lieux en début d’après-midi, accompagnée de la ministre des Solidarités, Aurore Bergé. Lors d’une conférence de presse, la cheffe du gouvernement a exprimé sa profonde tristesse et sa solidarité face à ce « drame épouvantable », déclarant qu’elle apportait tout son soutien aux familles des victimes et aux équipes de secours qui ont agi rapidement. Elisabeth Borne avait également prévu de rencontrer les proches des disparus au cours de l’après-midi.

Le maire de Nancy, Mathieu Klein, membre du parti socialiste, a réagi à la tragédie en exprimant sa solidarité : « Nous sommes aux côtés des familles ainsi que des professionnels des associations et des structures qui avaient envoyé leurs résidents dans ce centre de vacances. » Il a assuré que toutes les ressources nécessaires seraient mobilisées pour accompagner ces familles dans la durée.

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