Hélène Carrère d’Encausse, historienne émérite, qui avait été la première femme élue à la présidence de l’Académie française, s’est éteinte à l’âge de 94 ans

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Nous avons perdu une éminente spécialiste de l’histoire des tsars et de l’URSS avec le décès de l’ancienne députée européenne et académicienne. Ses travaux académiques ont été récompensés à juste titre, et elle a rejoint l’Académie française en 1990, où elle a laissé une marque indélébile en devenant la première femme secrétaire perpétuel en 1999. Son héritage dans le domaine de l’histoire restera inestimable

Hélène Carrère d’Encausse était une historienne éminente et une personnalité intellectuelle de premier plan en France. Née le 6 juillet 1929 à Paris, elle provenait d’une famille cosmopolite avec une mère russe-allemande et un père géorgien. Très tôt, elle a été exposée à la langue russe, mais a également appris le français dès son jeune âge, ce qui lui a permis de développer une double identité culturelle qui lui était chère.

Elle a fait des études brillantes à l’Institut d’études politiques de Paris et a ensuite poursuivi une carrière académique impressionnante. Hélène Carrère d’Encausse s’est spécialisée dans l’étude de la Russie tsariste et de l’Union soviétique, devenant une autorité incontestée dans ce domaine. Elle a écrit de nombreux ouvrages remarquables, dont l’ouvrage majeur « L’Empire éclaté » (1978), dans lequel elle a prévu avec justesse la dissolution de l’URSS, bien avant que cela ne se produise réellement. Cet ouvrage a eu un grand impact et l’a consacrée comme une experte renommée dans son domaine.

En plus de son travail universitaire, Hélène Carrère d’Encausse a joué un rôle actif dans la vie politique française. Elle a participé à la Commission des sages pour la réforme du Code de la nationalité en 1986 et a été élue au Parlement européen en 1994, où elle a travaillé sur des questions importantes concernant la France et l’Europe.

Son engagement intellectuel et son expertise lui ont valu de nombreuses distinctions, notamment son élection à l’Académie française en 1990. Elle est devenue ainsi la troisième femme à occuper cette place prestigieuse, après Marguerite Yourcenar et Jacqueline de Romilly. Plus tard, en 1999, elle a été la première femme à devenir secrétaire perpétuel de l’Académie française, une fonction qu’elle a remplie avec dévouement et excellence pendant de nombreuses années.

Cependant, malgré ses accomplissements remarquables, Hélène Carrère d’Encausse n’a pas échappé aux critiques. Certaines de ses prises de position, notamment ses positions jugées trop indulgentes envers Vladimir Poutine et ses discours hésitants sur certaines questions géopolitiques, ont suscité des débats et des controverses.

Quoi qu’il en soit, son héritage en tant qu’historienne de renom et membre influent de l’Académie française reste indéniable. Hélène Carrère d’Encausse a consacré sa vie à l’étude de la Russie, à l’approfondissement des connaissances historiques et culturelles, et son impact sur la communauté intellectuelle et politique française perdurera longtemps après sa disparition en août 2023.

Une femme de « tête »

Hélène Carrère d’Encausse etait une historienne et académicienne française née le 6 juillet 1929 à Paris. Elle est surtout connue pour ses travaux sur l’histoire de la Russie et de l’Union soviétique.

Après des études de droit et de sciences politiques, elle se spécialise dans l’histoire russe et soviétique à l’École pratique des hautes études. Elle est également diplômée de l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), ce qui lui permet de maîtriser la langue russe.

Sa carrière académique est marquée par son travail remarquable en tant que directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Elle publie de nombreux ouvrages qui font autorité sur l’histoire russe, tels que « L’Empire éclaté » ou « Nicolas II » où elle traite de la fin de l’Empire russe et de la Révolution d’Octobre 1917.

En 1990, Hélène Carrère d’Encausse est élue membre de l’Académie française, devenant ainsi la première femme à occuper ce siège depuis la fondation de l’institution en 1635. Son discours de réception, intitulé « Le Grand Dessein de Charles de Gaulle », met en évidence sa fascination pour l’histoire politique.

Outre ses travaux académiques, elle s’est également intéressée aux relations entre la France et la Russie, jouant un rôle actif dans la diplomatie culturelle franco-russe. Elle est présidente honoraire du musée franco-russe de Saint-Pétersbourg et membre de la Commission pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

Hélène Carrère d’Encausse est une intellectuelle reconnue, qui a consacré une grande partie de sa vie à l’étude de l’histoire russe et à la promotion du dialogue culturel entre la France et la Russie. Son travail a été récompensé par de nombreuses distinctions et prix prestigieux au fil des années.

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