Le légendaire artiste polyvalent (acteur, chanteur, musicien) Guy Marchand nous quitte à l’âge de 86 ans

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Le talentueux interprète du célèbre détective privé Nestor Burma, Guy Marchand, s’est éteint paisiblement ce vendredi 15 décembre à l’âge de 86 ans. Connu pour avoir donné vie à ce personnage emblématique de la série de 1991 à 2003, créée par le romancier Léo Malet, Marchand a tiré sa révérence à l’hôpital de Cavaillon, Vaucluse. La triste nouvelle a été annoncée par ses enfants, Jules et Ludivine, à travers un communiqué émouvant transmis à l’AFP

Le décès de Guy Marchand, interprète du détective privé Nestor Burma, survenu le vendredi 15 décembre à l’âge de 86 ans, laisse un vide dans le monde du cinéma et de la musique. Originaire de Belleville, le quartier populaire de Paris, Marchand incarnait parfaitement son rôle d’enquêteur au contact des citoyens modestes. Son attachement au quartier se reflétait même dans le titre de son dernier album en 2020, « Né à Belleville ».

Initié à la musique par son père, régisseur à Bobino, Marchand s’est d’abord orienté vers la chanson, avec des influences de jazz et de tango. Sa voix de baryton et son charisme séducteur l’ont propulsé vers des succès tels que « La Passionata » en 1965 et « Destinée » en 1982. Bien qu’il se décrivait comme une « vedette populaire, pas une star, » son impact musical demeure incontestable.

Au cinéma, Guy Marchand a brillé dans des rôles secondaires sous la direction de grands réalisateurs tels que François Truffaut, Maurice Pialat, Bertrand Tavernier et Christophe Honoré. Sa prestation dans « Garde à vue » lui a valu un César du meilleur second rôle en 1982, élevant sa crédibilité dans le métier.

Cependant, pour de nombreux téléspectateurs, il restera à jamais lié à son rôle emblématique de Nestor Burma, l’enquêteur au chapeau sombre et à la cravate dénouée. Léo Malet lui-même reconnaissait en Marchand le véritable incarnateur de son personnage, affirmant : « Toi, tu es mon Nestor Burma. »

Politiquement énigmatique, Marchand confessait ne jamais avoir voté, exprimant son mécontentement envers la droite et son ennui envers la gauche. En 2019, il déclarait vivre dans le dénuement à Cavaillon, mais demeurait actif dans sa passion pour le cinéma, participant même à des projets récents. Conscient de sa place dans l’histoire du cinéma, il déclarait avec humilité : « Quand je vais mourir, il ne restera pas grand-chose, peut-être un fond sonore, comme de la musique d’ascenseur. » La disparition de ce talent polyvalent laisse derrière elle une empreinte indélébile dans le paysage culturel français.

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