Guerre en Ukraine : Trump et Poutine annoncent des négociations immédiates, l’Europe réagit

Une conversation prolongée entre Trump et Poutine

Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi 12 février, sur son réseau social Truth, avoir eu une « conversation prolongée et très productive » avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Les discussions ont porté sur plusieurs sujets, dont la guerre en Ukraine, le Moyen-Orient, l’énergie, l’intelligence artificielle et la puissance du dollar.

De son côté, Vladimir Poutine a confirmé cet échange d’une heure et demie et a réaffirmé son ouverture à une « solution à long terme » concernant le conflit ukrainien, via des « pourparlers de paix ». Donald Trump a précisé que les deux pays avaient convenu de travailler en étroite collaboration et que leurs équipes respectives allaient « immédiatement entamer des négociations ».

Des contacts diplomatiques avec Kiev

À la suite de cet entretien avec le Kremlin, Donald Trump s’est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier a indiqué avoir discuté des « possibilités de parvenir à la paix » et avoir reçu des détails sur l’échange entre les présidents russe et américain. « Personne ne souhaite plus la paix que l’Ukraine. Avec les États-Unis, nous définissons les prochaines étapes pour mettre un terme à l’agression russe et garantir une paix durable et fiable », a-t-il déclaré.

Donald Trump a renforcé ce message en écrivant : « La conversation s’est très bien passée. Lui, comme le président Poutine, veut faire la PAIX. »

Washington appelle l’Europe à prendre ses responsabilités

Dans le même temps, le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, a lancé un avertissement aux Européens sur le soutien à l’Ukraine. Lors d’une réunion à Bruxelles, il a déclaré que l’Europe devra assumer « l’écrasante part » de l’aide future à Kiev. Il a également souligné que les États-Unis « ne toléreront plus une relation déséquilibrée qui encourage la dépendance ».

Par ailleurs, Pete Hegseth a affirmé que « les États-Unis n’enverront pas de troupes en Ukraine dans le cadre d’un éventuel accord de paix » et a jugé « irréaliste » un retour aux frontières ukrainiennes d’avant 2014.

L’Europe met en garde contre toute décision sans l’Ukraine

Cette initiative diplomatique entre Washington et Moscou a suscité des réactions en Europe. Plusieurs dirigeants ont insisté sur le fait qu’aucune décision sur l’Ukraine ne pouvait être prise sans Kiev et sans la participation des Européens.

« Il n’y aura aucune paix juste et durable en Ukraine sans la participation des Européens », a affirmé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Son homologue espagnol, José Manuel Albares Bueno, a ajouté : « Nous parlons d’un pays souverain avec un gouvernement démocratiquement élu. En outre, rien de ce qui touche à la sécurité européenne ne peut être décidé sans l’Europe. »

Tensions sur le terrain : accusations mutuelles et arrestation d’un espion

Pendant que les discussions diplomatiques s’intensifient, la situation sur le terrain reste tendue. L’Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusées d’attaques près de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Ces combats ont empêché mercredi la rotation du personnel de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), une procédure nécessitant de traverser la ligne de front sous supervision des deux armées.

Par ailleurs, Kiev a annoncé l’arrestation d’un espion soupçonné de travailler pour Moscou. Selon les services de sécurité ukrainiens (SBU), il s’agit d’un haut responsable recruté par les services russes en 2018 à Vienne, pour des motifs « idéologiques et financiers ». Resté inactif jusqu’en décembre 2024, il aurait alors commencé à transmettre des informations à la Russie.