Guerre en Ukraine : Les enjeux majeurs du discours de Volodymyr Zelensky devant l’ONU

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Mardi, le président ukrainien prendra la parole à la tribune de l’ONU pour la toute première fois. Après une année et demie de conflit, il présentera une « proposition tangible » visant à renforcer la capacité de l’organisation à mettre fin à l' »agression » d’un État

« L’importance de nos paroles et de nos messages résonne profondément chez nos partenaires. » À la veille de l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies, Volodymyr Zelensky ne sous-estime en aucun cas la portée de son imminent discours. Pour la première fois, le président ukrainien se présentera en personne à la tribune de l’ONU le mardi 19 septembre à 15 heures (heure de Paris). Il y a un an, il avait été exceptionnellement autorisé à prendre la parole, mais uniquement via un message vidéo.

Cette allocution survient dans un contexte où le monde demeure divisé quant à la manière de faire face à la guerre en Ukraine, qui perdure depuis un an et demi, et alors que l’offensive ukrainienne n’avance pas aussi rapidement qu’espéré. À travers cette intervention, Kiev vise à renforcer le soutien de ses alliés et à proposer des mesures visant à préserver l’intégrité territoriale des États. H24 MEDIA examine les enjeux de cette démarche diplomatique pour le chef de l’État ukrainien.

  1. Consolider le soutien des alliés occidentaux

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine a reçu une aide considérable de la part de ses alliés occidentaux, totalisant plusieurs dizaines de milliards d’euros. Les États-Unis, principal partenaire de Kiev, ont fourni près de 70 milliards d’euros d’aide, tandis que les pays de l’Union européenne ont contribué pour un total de 124,07 milliards d’euros.

Néanmoins, alors que l’OTAN prévoit une guerre en Ukraine de longue durée et que l’offensive de Kiev avance plus lentement que prévu, Volodymyr Zelensky continue d’exhorter ses partenaires à intensifier leur soutien. Le 8 septembre, il a critiqué la lenteur des livraisons d’armes occidentales et appelé à fournir des armes à longue portée ainsi qu’à imposer de nouvelles sanctions contre Moscou. Il existe une inquiétude quant à une possible lassitude côté occidental, comme l’a noté Ulrich Bounat, chercheur associé à l’Institut Open Diplomacy. Lors de sa visite à Kiev le 6 septembre, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a déjà remarqué un changement de ton de la part du président ukrainien, qui a remercié à huit reprises Washington pour son soutien lors du conflit.

  1. Plaider la cause de l’Ukraine auprès des États « neutres »

Depuis l’invasion russe, une écrasante majorité de pays a adopté à l’Assemblée générale de l’ONU plusieurs résolutions soutenant l’Ukraine et son intégrité territoriale, ou exigeant un retrait des troupes russes. Cependant, certains pays en Afrique, en Asie et en Amérique latine ont refusé de condamner l’initiative du Kremlin. À la tribune de l’ONU, Volodymyr Zelensky aura donc l’occasion de renouveler sa demande de soutien auprès des dirigeants de ces nations.

Il pourrait argumenter que la guerre n’est pas seulement une question de sécurité européenne, mais également une crise économique mondiale. « Certains pays du Sud ne voient la guerre en Ukraine qu’à travers ses répercussions : inflation, augmentation du prix des céréales et des hydrocarbures », explique Ulrich Bounat, spécialiste en relations internationales à franceinfo. Volodymyr Zelensky a toujours cherché à s’adresser aux pays neutres qui ne soutiennent ni la Russie ni l’Ukraine, afin de les rallier à sa cause.

  1. Appeler au renforcement de l’intégrité territoriale des États

« L’Ukraine présentera une proposition concrète aux États membres de l’ONU sur la manière de renforcer le principe d’intégrité territoriale et d’améliorer la capacité de l’ONU à prévenir et à arrêter une agression », a averti Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux. En s’exprimant au sein des Nations unies, le président ukrainien aura l’opportunité de placer le sort de son pays dans un contexte que d’autres peuvent comprendre, comme le respect de la souveraineté, l’un des principes fondamentaux de l’ONU, souligne Stewart Patrick, chercheur au Carnegie Endowment for International Peace, auprès de Libération.

La propagande russe, diffusée dans de nombreux pays, soutient que Moscou avait le droit d’envahir l’Ukraine. Volodymyr Zelensky pourra décrire les atrocités et les crimes infligés par la Russie à son pays et rappeler que l’Ukraine est aujourd’hui celle qui subit le plus de violations des principes fondateurs de l’ONU. Cependant, Ulrich Bounat souligne que malgré cette belle démarche sur le papier, le Conseil de sécurité de l’ONU, chargé notamment de prévenir l’escalade d’un conflit et de maintenir la paix, est constamment bloqué par les Russes et les Chinois, qui disposent du droit de veto.

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