Emmanuel Macron a abordé la possibilité d’un envoi éventuel de troupes occidentales en Ukraine lors d’une réunion historique qui s’est tenue lundi soir à l’Élysée, en présence de vingt-sept autres pays. “Rien ne doit être exclu”, a déclaré le président français, affirmant ainsi une posture stratégique ambiguë. Cette annonce sans précédent a été faite à l’issue d’une conférence internationale organisée à Paris, où Macron a souligné la détermination à empêcher la Russie de remporter le conflit en Ukraine

Pour illustrer cette détermination, Macron a annoncé la création d’une nouvelle coalition dédiée à la fourniture de missiles de moyenne et longue portée. Il a également évoqué cinq “catégories d’actions” consensuelles, tout en excluant officiellement, assumant et endossant l’envoi de troupes au sol. Malgré cela, le ton offensif adopté par le président français n’a pas échappé à l’attention, suscitant des interrogations sur un éventuel tournant dans le conflit ukrainien. Franceinfo examine les implications de cette position plus ferme.

Le contexte de ces déclarations par Emmanuel Macron

La fermeté inédite de Macron survient à un moment critique pour l’Ukraine, engagée dans son troisième année de guerre. Les craintes d’une victoire russe se renforcent dans les opinions publiques occidentales, tandis que les Ukrainiens subissent des revers dans l’Est depuis plusieurs semaines, notamment avec le retrait de la ville stratégique d’Avdiïvka. Volodymyr Zelensky a pointé du doigt le manque de munitions, attribuant les retards aux livraisons d’aide militaire occidentale et au blocage de l’aide américaine par des élus républicains.

Pour surmonter cette impasse, Macron a convoqué une vingtaine de dirigeants à Paris pour remobiliser les partenaires et a reconnu la possibilité d’un déploiement futur de troupes occidentales en Ukraine.

Les raisons du changement de position de Macron vis-à-vis de Poutine

Les appels au dialogue entre Macron et Poutine semblent révolus. Macron a constaté un durcissement de la Russie, illustré tragiquement par la mort d’Alexeï Navalny. Ce changement de posture marque la fin des compromis, envoyant un message clair aux Russes, en particulier à Poutine.

Les troupes potentiellement envoyées en Ukraine

L’Union européenne n’ayant pas d’armée propre, un tel déploiement pourrait se faire dans le cadre d’une mission spécifique ou par la décision individuelle de chaque pays. En France, les forces mobilisables comprennent principalement l’armée de terre. Les actions envisagées pourraient inclure le déminage, le cyber, et la production d’armes sur le territoire ukrainien.

La réticence européenne face à cette idée

Malgré les déclarations de Macron, plusieurs dirigeants européens ont tempéré ses propos, affirmant qu’aucun envoi de troupes en Ukraine n’était à l’ordre du jour. Les positions de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Espagne, de la Pologne et de la République tchèque sont fermes sur ce sujet.