Guerre en Ukraine : à Istanbul, des pourparlers fragiles mais un échange de prisonniers prévu – Kiev appelle à une rencontre Zelensky-Poutine

Pour la première fois depuis plus de deux ans, des négociateurs ukrainiens et russes se sont retrouvés vendredi 16 mai au palais de Dolmabahçe, à Istanbul, dans le cadre de pourparlers de paix supervisés par la Turquie. Une rencontre qualifiée de « constructive » par les deux délégations, bien qu’aucun des deux présidents, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, n’ait fait le déplacement.

Un échange massif de prisonniers et des discussions sur une trêve

À l’issue de deux heures d’échanges, les négociateurs ont annoncé un important accord : un échange de 1 000 prisonniers de guerre de chaque côté dans les prochains jours. Un geste rare dans un contexte gelé depuis le printemps 2022, malgré plus d’une cinquantaine d’opérations similaires organisées depuis le début du conflit.

Les discussions ont également porté sur la possibilité d’un cessez-le-feu. Les deux parties se sont engagées à présenter leur vision respective d’une trêve et ont exprimé leur volonté de poursuivre les négociations. Côté russe, Vladimir Medinski a salué des échanges « satisfaisants » et affirmé être « prêt à poursuivre les contacts ».

Kiev réclame une rencontre au sommet, Moscou temporise

Côté ukrainien, le ministre de la Défense Roustem Oumerov, qui dirigeait la délégation, a insisté sur la nécessité d’une rencontre directe au sommet : « La prochaine étape logique doit être une entrevue entre les deux chefs d’État. » Une demande réitérée sur les réseaux sociaux par Andriï Iermak, chef de cabinet de la présidence ukrainienne, évoquant un « cessez-le-feu inconditionnel » comme objectif prioritaire.

Mais malgré ces signaux d’ouverture, les perspectives de progrès restent minces. Le Kremlin a rejeté l’idée d’un cessez-le-feu immédiat, qu’il juge favorable à un réarmement ukrainien soutenu par l’Occident. Moscou conditionne toute trêve à l’arrêt des livraisons d’armes à Kiev et au retrait ukrainien de certains territoires – des exigences jugées inacceptables par la partie ukrainienne.

À Tirana, en marge d’un sommet européen, Emmanuel Macron, accompagné de dirigeants allemand, britannique, polonais et ukrainien, a appelé à « une pression accrue sur Moscou ». Le président français a dénoncé le manque de volonté du Kremlin de s’engager sérieusement vers la paix, pointant l’absence de réponses concrètes sur le terrain.

Pendant ce temps, le président américain Donald Trump, qui avait suggéré ces derniers jours vouloir s’impliquer personnellement, a déclaré qu’il rencontrerait Vladimir Poutine « dès que possible », tout en précisant regagner Washington « sans rendez-vous prévu à ce stade ».