Meurtre dans une mosquée du Gard : la traque du suspect se poursuit, la piste islamophobe privilégiée

Au lendemain du meurtre d’un fidèle dans la mosquée Khadidja de La Grand-Combe (Gard), les enquêteurs poursuivent une véritable course contre-la-montre pour retrouver l’auteur présumé, toujours en fuite. Plusieurs dizaines d’enquêteurs sont mobilisés depuis vendredi matin pour tenter d’interpeller le suspect, un Français d’une vingtaine d’années, inconnu des services de police et de justice.

Selon le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini, “les services d’enquête travaillent d’arrache-pied pour localiser l’individu et éviter qu’il ne fasse d’autres victimes”. Une source proche du dossier précise que “tout laisse à penser” que le suspect, identifié et recherché activement, aurait l’intention de commettre de nouveaux meurtres.

Un meurtre d’une extrême violence

Les faits se sont produits vendredi, vers 8h30, dans la petite commune de La Grand-Combe. Seuls à l’intérieur de la salle de prière, le suspect aurait demandé à la victime, un jeune homme d’origine malienne âgé de 23 ou 24 ans, de lui apprendre à prier, avant de lui porter entre 40 et 50 coups de couteau. Après avoir laissé sa victime agonisante, l’agresseur a pris la fuite. Ce n’est qu’en fin de matinée, à l’arrivée d’autres fidèles pour la prière du vendredi, que le corps a été découvert.

Dans une vidéo filmée juste après l’attaque et diffusée brièvement sur Snapchat, l’auteur présumé insulte la victime et Allah, revendiquant son geste et exprimant son intention de “faire d’autres victimes”. Les enquêteurs disposent également d’images issues des caméras de surveillance installées à l’intérieur et aux abords de la mosquée.

La piste islamophobe privilégiée

L’enquête, ouverte pour “assassinat”, privilégie désormais la piste d’un acte à caractère islamophobe. Le parquet national antiterroriste suit de près les investigations. Deux perquisitions ont eu lieu dans le Gard et dans l’Hérault, et si le frère du suspect avait été placé en garde à vue samedi matin, celle-ci a été levée dans la soirée, aucune charge n’ayant été retenue contre lui.

Ce drame a suscité de nombreuses réactions. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé “un acte épouvantable” et exprimé sa solidarité avec la communauté musulmane. Le Premier ministre François Bayrou a également condamné “l’ignominie islamophobe” qui “s’est exhibée sur une vidéo” et assuré que “les moyens de l’État sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni”.

La traque se poursuit sans relâche pour retrouver l’auteur de cet acte d’une extrême violence, qui a bouleversé cette commune paisible de 5 000 habitants.