D’après le procureur de Nouméa, des gendarmes en congé ont riposté lundi après avoir été attaqués par « plusieurs individus armés »
Deux individus faisant partie d’un groupe ayant attaqué des gendarmes ont été blessés par balles par ces derniers lundi à Païta, au nord de Nouméa, a déclaré le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas. Il a ajouté qu’une enquête pour « tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte, confiée à la Section de recherches de Nouméa, et que les gendarmes ayant fait usage de leur arme étaient également en cours d’interrogatoire.
L’incident s’est produit à 16h05 heure locale (7h05 à Paris) dans la région du col de la Pirogue à Païta, un point stratégique sur la route reliant Nouméa à l’aéroport international, qui a été précédemment bloqué par les indépendantistes. Selon le communiqué du procureur, les gendarmes en repos circulaient à bord d’un véhicule de location lorsque, « après avoir franchi un barrage », leur véhicule « a été intentionnellement percuté à l’arrière par un pick-up ».
« Plusieurs individus armés ont ouvert le feu sur le véhicule, ce qui a poussé deux gendarmes à utiliser leur arme de service en légitime défense », a ajouté le communiqué. Le procureur a également indiqué qu’un « agresseur » avait été touché à la tête et un autre au bras, et que le véhicule ayant heurté les gendarmes avait pris la fuite et n’avait pas été retrouvé.
Toutefois, la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) de Païta a présenté une version différente des faits dans un communiqué, accusant « les milices ». Selon ce récit, des automobilistes ont profité du déblaiement de la route par les forces de l’ordre pour passer « à vive allure en ouvrant le feu avec des balles réelles sur nos jeunes positionnés aux abords de la route ». Le procureur a réfuté ces informations dans son propre communiqué, affirmant qu’elles ne correspondaient pas aux constatations et aux premières enquêtes menées.
Jeudi dernier, un individu avait déjà été gravement blessé par le GIGN lors d’une fusillade à Dumbéa, dans le Grand Nouméa. Depuis le début des troubles et des émeutes en Nouvelle-Calédonie le 13 mai, sept personnes ont été tuées, dont deux gendarmes.