Fusillade meurtrière dans un lycée en Autriche : onze morts, dont un élève français, à Graz

Un drame d’une rare violence a frappé l’Autriche mardi 10 juin. Un ancien élève de 21 ans a ouvert le feu dans un établissement scolaire de Graz, dans le sud-est du pays, faisant dix morts et plusieurs blessés graves. L’assaillant s’est suicidé dans les toilettes de l’école peu après la tuerie. Le bilan s’élève désormais à onze morts, en comptant le tireur. Parmi les victimes figure un lycéen français de 17 ans, a confirmé la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne.

Une attaque sans précédent dans un établissement scolaire autrichien

Les faits se sont déroulés vers 10 heures au lycée fédéral Dreierschützengasse, qui accueille environ 400 élèves âgés de 14 à 18 ans. Selon la police régionale, l’auteur des tirs, un ancien élève originaire de la région, a utilisé un fusil et une arme de poing qu’il possédait légalement. Il n’avait pas terminé son cursus scolaire dans l’établissement.

Rapidement mobilisées, les forces d’intervention, dont l’unité d’élite Cobra spécialisée dans les situations à haut risque, ont sécurisé les lieux. Les élèves ont été évacués et pris en charge dans un centre d’accueil voisin par une cellule de crise et des équipes de la Croix-Rouge.

Le mobile du tireur reste inconnu à ce stade. Une enquête a été ouverte par la police criminelle fédérale. Les autorités n’ont relevé aucun antécédent judiciaire ni affiliation idéologique connue chez le suspect.

Un pays sous le choc, trois jours de deuil national décrétés

Le chancelier autrichien, Christian Stocker, s’est rendu sur place et a qualifié les faits de “tragédie nationale”. Il a annoncé trois jours de deuil national et une minute de silence observée dans tout le pays ce mercredi matin. “En ces heures sombres, notre humanité est notre force”, a-t-il déclaré.

Cette fusillade, la plus meurtrière en milieu scolaire qu’ait connue l’Autriche depuis plusieurs décennies, a suscité une vague d’émotion à travers l’Europe. De nombreux dirigeants ont exprimé leur solidarité : Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s’est dite “profondément touchée”, Emmanuel Macron a fait part de sa “vive émotion”, tandis que le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré : “Nos pensées vont à nos amis autrichiens. Nous partageons leur deuil.”

Un pays peu habitué à ce type de violence

L’Autriche, souvent classée parmi les pays les plus sûrs au monde, est rarement confrontée à ce type de violences. La dernière fusillade dans un établissement scolaire remonte à 1997. Cette attaque à Graz s’inscrit dans un contexte européen marqué par une recrudescence de violences en milieu scolaire, comme en Serbie, en République tchèque ou encore en France, où une assistante d’éducation a été mortellement poignardée par un collégien le même jour.

“Nous ressentons votre douleur, car nous aussi avons vécu des drames similaires”, a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic, en évoquant la tuerie de Belgrade en 2023, commise par un élève de 13 ans.